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Histoires vraies
Hannibal (3e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 15 - 12 - 2009

Résumé de la 2e partie n Alors qu'un policier compulse un dossier intitulé «Les 10 criminels les plus recherchés des Etats-Unis», Shipman reconnaît Peter. Il se rend à Scotland Yard pour y faire sa déposition...
C'est la fortune d'un seul coup ! Et, pour l'âme sœur, il n'aura plus que l'embarras du choix, les femmes vont toutes se précipiter sur lui, malgré ses bourrelets. La voix du policier le ramène à la réalité.
— Nous vous devrons une fière chandelle, monsieur Shipman, car s'il y a un individu dangereux, c'est bien Bulger : dix-huit meurtres à lui tout seul !
Bob Shipman sent sa gorge se nouer. Le conte de fées n'en est peut-être pas tout à fait un. Il. pourrait bien tourner au cauchemar.
— Et... quel genre de meurtres exactement ?
— Des hold-up sanglants. Il tire sur tout ce qui bouge. On l'a surnommé «Exterminator».
Le second agent approuve d'un hochement de tête et ajoute d'une voix sinistre :
— L'ennui c'est qu' il restera encore sa bande quand il sera arrêté... Maintenant, monsieur Bob Shipman, si vous voulez bien venir avec nous pour quelques formalités...
En compagnie des hommes du FBI, Bob Shipman retourne à Scotland Yard pour des papiers administratifs, y compris celui qui fera de lui le bénéficiaire de la prime, en cas d'arrestation... Pendant tout le trajet, il tremble que James Bulger, alias Exterminator, ou l'un des membres de sa bande le voie en compagnie des policiers...
Une fois qu'il a terminé sa déposition, les gens du FBI lui assurent que son anonymat sera totalement respecté. II n'empêche que ce n'est pas sans appréhension qu'il suit les péripéties de l'enquête.
Elle démarre tout naturellement au club de musculation. Les policiers consultent ses fichiers. James Bulger s'y est inscrit sous un faux nom, mais il a commis l'erreur de prendre l'un de ceux qu'il avait déjà utilisés et qui est connu des services de police.
A partir de là commence un long travail de vérification, consistant à rechercher dans toute l'Angleterre quelqu'un répondant à ce nom. La persévérance finit par être récompensée : James Bulger, Exterminator, est descendu dans l'un des plus grands palaces londoniens. Avec l'argent de ses hold-up il en a les moyens, et il faut croire que malgré ses confidences imprudentes il se sent en sécurité.
S'agissant d'un individu aussi dangereux, l'arrestation se fait avec toutes les précautions possibles. Des policiers avec cagoule et gilet pare-balles entourent l'hôtel et c'est une petite armée qui se présente à la porte de sa chambre. L'effet de surprise joue à plein. James Bulger est arrêté en douceur. L'un des dix hommes les plus recherchés d'Amérique a cessé de l'être...
Le soir, devant sa télévision, Bob Shipman entend le présentateur ouvrir le journal avec l'affaire dont il était le principal protagoniste. Après avoir relaté les péripéties de l'arrestation et décrit longuement les étapes de la carrière criminelle de James Bulger, le journaliste rapporte sa déclaration, au moment où les policiers l'emmenaient. Il s'est écrié d'une voix furieuse :
— Mes hommes me vengeront !
Ainsi se termine cette aventure peu banale, seul exemple peut-être d'un criminel arrêté grâce à un film de cinéma. Reste à savoir ce qu'est devenu Bob Shipman. Il serait intéressant, en particulier, de lui demander si, pour lui, le million de dollars l'a emporté sur la crainte des complices de Bulger. Malheureusement, c'est impossible. Le lendemain de l'arrestation, il a disparu et jamais depuis on n'a eu de ses nouvelles. Il est vrai qu'avec sa fortune, il avait de quoi s'offrir une retraite sûre et définitive. Alors, souhaitons-lui de passer une vie heureuse dans ces conditions si particulières... Une chose est certaine en tout cas : lui qui voulait rencontrer l'aventure, il l'a rencontrée et, pour lui, elle n'est pas près de se terminer !


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