Fusion n Le jazz est une musique qui, depuis quelques années, commence à prendre de larges proportions, notamment à travers des forums, tels que Dima Jazz ou encore Alger Jazz Meeting, auxquels s'ajoutent, çà et là, des récitals et des concerts. L'une des révélations, voire la formation qui a marqué cette année la scène algérienne, c'est le Fayçal Salhi Quintet. La particularité de ce groupe, c'est qu'il est un projet, projet né d'abord de cette passion nourrie pour le jazz et, ensuite, de la rencontre de quatre musiciens d'horizons divers, autour de Fayçal Salhi et de ses compositions. Le style de ce quintette est «une fusion entre le jazz et la musique d'Orient», explique Fayçal Salhi, leader du groupe et qui joue du 'oud. Il mélange la magie du 'oud aux sonorités de la contrebasse ou encore celles de la batterie, en y introduisant les sons d'un saxophone et d'un violoncelle. «Ce que nous essayons de faire avec les membres du groupe, c'est que chacun apporte aux autres ce qu'il est, son âme, sa culture, son envie des autres et de communiquer autour de cela, un ensemble commun, une musique commune», dit-il. Cela revient à dire que la formation est ouverte à toutes propositions, perméable aux influences de cultures et de sonorités d'horizons divers et colorés. Un collectif où chacun apporte son expérience de la scène et de la musique improvisée, à l'édifice de ce projet de grande envergure. Ainsi, la musique de ce quintette est métissée, jalonnée de rencontres et d'improvisations. C'est un style qui est à «la croisée du jazz et de la musique orientale dans son sens le plus large». Par ailleurs, la musique de Fayçal Salhi Quintet est une musique improvisée, elle est construite autour de l'imagination et de l'inspiration spontanée. Ainsi, la musique de ce quintette, et ce, à l'image du jazz d'une manière générale, «n'est pas liée à une technique de jeu ni à une théorie de la musique», fait savoir Fayçal Salhi. C'est pour cette raison que le collectif privilégie l'improvisation et la création directe et instantanée. «L'improvisation fait partie de l'identité du jazz», explique-t-il. La composition du groupe est à l'image même du contenu de la musique que joue le collectif : bigarrée, hybride, mosaïque. Un métissage démonstratif et approprié. A noter que Fayçal Salhi est un jeune compositeur algérien vivant en France. Il a à son actif un album ayant pour titre Timgad sorti en 2005. Timgad se veut «un recueil d'histoires d'amour (réelles ou imaginaires) revues avec toute la subjectivité du temps qui passe». Cet album est aussi un récit de voyages musicaux entre Orient et Occident : hommage au grand Rabih Abou Khalil, clin d'œil à la musique populaire égyptienne (qui a tant influencé l'ensemble du monde arabe), le jazz... Le Fayçal Salhi Quintet propose alors une musique métissée, jalonnée d'improvisations, donnant tout son sens à la rencontre et au travail du groupe. Fayçal Salhi a composé la musique du film La maison jaune d'Amor Hakkar. Une expérience enrichissante et qui lui a permis de découvrir un autre univers de création musicale. Fayçal Salhi Quintet travaille sur un nouvel album, Alouane (couleurs) dont la sortie est prévue pour le mois d'avril. Alouane (couleurs) renvoie au métissage de la musique du quintette. Une musique se voulant un moment de jeu et de composition, d'émotion et d'inspiration, de rencontre et de partage.