Résumé de la 11e partie n Sadjia est désespérée : la famille a tout perdu dans le séisme qui a frappé la ville. Mourad la console, après tout, l'essentiel c'est d'être vivants… L'aube se lève. Une aube blafarde, qui n'augure rien de bon pour une population encore hébétée par le choc. Tandis que les enfants en bas âge dorment encore dans les voitures, les hommes et les femmes se sont rassemblés en petits groupes et discutent de la catastrophe. Certains se sont rapprochés des bâtiments, pour constater les dégâts. Un peu plus tard, des camions, apportant les premiers secours, entrent dans la cité. On distribue de l'eau minérale, du pain et du lait. C'est Tarik qui ramène la ration de la famille : un pain, un pack de lait et quatre bouteilles d'eau minérale. En le voyant, Sadjia éclate en larmes. — Que se passe-t-il ? dit Mourad — Nous sommes des sinistrés ! Et elle pleure de plus beau. — Voyons… — Nous avons tout perdu… Meriem est bouleversée. — On ne retournera plus à la maison ? — Pas pour le moment, dit Mourad. La petite fille est désespérée. — Je n'ai pas fini ma rédaction… Tarik se fait moqueur. — Tu crois que c'est important ? — Bien sûr, la note comptera dans la moyenne ! — Et tu crois qu'il aura la moyenne ? L'école est certainement détruite, et même si elle ne l'est pas, personne n'a le cœur pour s'y rendre. La petite fille éclate en sanglots. — Alors je ne retournerai plus à l'école ! Et elle se jette dans les bras de sa mère. — Ne pleure pas, tu retourneras à l'école. — Tout s'arrangera, dit son père. Et il regarde sévèrement son fils. — Pourquoi fais-tu peur à ta sœur ? — Mais c'est la vérité ! — Tout va être arrangé ! — On ne pourra pas retourner chez nous, on n'ira plus à l'école, des gens sont morts, beaucoup de gens, même ceux que nous connaissions ! dit le petit garçon. Et il éclate en larmes. Mourad tente de le calmer. — Je te dis que tout va s'arranger. Mais lui-même est pris de désespoir. Il se détourne de sa famille pour cacher les larmes qui embuent ses yeux. — Bon, dit-il, je vais aller voir le bâtiment. — Je t'accompagne, dit Sadjia. — Non, reste avec les enfants ! (à suivre...)