«Le fantôme de Raspoutine est toujours là. Il nous touche parfois l'épaule lorsqu'on passe dans le couloir», assure Alexandre Doumtchenko, l'un des habitants de l'appartement occupé jadis par le guérisseur mystique et débauché du dernier tsar russe. Au 64, rue Gorokhovaïa, en plein centre de Saint-Pétersbourg, Grigori Raspoutine, âme damnée du couple impérial Alexandra Fedorovna et Nicolas II, recevait jusqu'à 400 visiteurs par jour. Transformées en appartement communautaire à l'époque soviétique, ces cinq pièces abritent aujourd'hui trois familles, dont celle d'Alexandre Doumtchenko, peintre d'une cinquantaine d'années et grand admirateur du moine mystique. Paysan illettré, Raspoutine (1865-1916) acquit une réputation de thaumaturge en prétendant pouvoir guérir par le contact de sa personne. Cela lui permit notamment d'assouvir, lors de grandioses débauches, des appétits sexuels demeurés légendaires.