Résumé de la 42e partie n Pour Miss Springer seules devraient enseigner celles dont on peut lire la vie à livre ouvert. Oui, son... eh bien... son bustier, précisa miss Johnson. — Que reprochez-vous à son soutien-gorge ? — Eh bien... il n'est pas du genre normal... je veux dire que ça ne lui soutient pas exactement la poitrine. Ça la... euh... ça la pousse vers le haut... d'une manière réellement indécente. Comme cela lui arrivait souvent lors de ses entretiens avec miss Johnson, miss Bulstrode se mordit les lèvres pour contenir son sourire. — Peut-être vaudrait-il mieux que j'aille voir cela par moi-même, dit-elle avec le plus grand sérieux. Miss Bulstrode organisa une manière d'enquête au cours de laquelle miss Johnson produisit le corps du délit tandis que Shaista observait la procédure avec un intérêt passionné. — C'est cette... enfin, la disposition de cette armature, montra miss Johnson, désapprobatrice. Shaista se lança dans un flot d'explications : — Mais vous voyez que mes seins, ils ne sont pas très gros... pas du tout suffisamment gros. Je n'ai pas assez l'air d'une femme. Et c'est très important pour une jeune fille.., de démontrer qu'elle est une femme et pas un garçon. — Vous avez tout le temps qu'il faut pour ça, fit valoir miss Johnson. Vous n'avez que 15 ans. — A 15 ans, on est déjà une femme ! Et moi, j'ai l'air d'une femme, non ? Elle en appelait à miss Bulstrode, qui hocha gravement la tête. — Seulement mes seins, poursuivit Shaista, ils sont riquiqui. Et moi je ne veux pas qu'ils paraissent aussi riquiqui. Vous comprenez ? — Je comprends, dit miss Bulstrode, et je saisis très bien votre point de vue, mais dans ce collège, voyez-vous, vous vous trouvez parmi des jeunes filles qui sont pour l'essentiel Anglaises. Or, les Anglaises sont rarement femmes à quinze ans. Je souhaite que mes élèves se maquillent discrètement et ne portent que des vêtements qui conviennent à leur niveau de croissance. Je suggérerais que vous portiez ce soutien-gorge lorsque vous vous habillez pour une soirée, ou pour aller à Londres, mais pas ici, dans la vie quotidienne. Nous faisons beaucoup de jeux et du sport, et pour cela, il faut que votre corps puisse bouger facilement. — C'est trop... tout le temps à courir et à sauter, répliqua Shaista d'un ton boudeur. Et puis l'éducation physique... Je n'aime pas miss Springer... elle dit sans arrêt : «Plus vite, plus vite, ne traînez pas.» Ça me fatigue. — Cela suffit, Shaista, trancha miss Bulstrode d'une voix pleine d'autorité. Votre famille vous a envoyée ici pour recevoir une éducation britannique. Tous ces exercices seront excellents pour votre teint et pour le développement de votre buste. (à suivre...)