Programme n Le couperet est tombé : comme tous les ans, les grandes chaînes américaines font le grand «ménage de printemps». Dans le but de faire de la place pour les nouveautés de la rentrée, elles donnent congé à des séries qui ont fait leur temps ou qui n'attirent plus autant de téléspectateurs. L'année dernière, c'est FBI : Portés disparus, Prison Break et The Shield qui sont passés à la trappe, entre autres. Cela n'est guère surprenant : au final, peu de séries dépassent une ou deux saisons et une soixantaine de productions s'arrêtent ainsi chaque année. Tout d'abord, il y a le cas rarissime de Lost : sa fin avait déjà été planifiée depuis trois ans, dans le but de développer l'histoire en l'amenant vers une inévitable conclusion. Il y a ensuite 24 Heures chrono, tellement coincée dans son carcan narratif et ses figures imposées qu'elle a eu beaucoup de difficultés à se renouveler. Petit à petit, la série a accumulé les clichés et est devenue de plus en plus improbable. C'est également le cas de Cold Case, dont les enquêtes sur le passé faisaient ressurgir les grands maux de notre société. Il y a aussi les séries dont on imaginait sans peine l'arrêt, tant leur chute faisait peine à voir. Heroes, tout comme Ugly Betty, ont beau avoir brillé à leurs débuts, l'intérêt s'est volatilisé lors des saisons suivantes : les auteurs ont fait fausse route et n'ont jamais réussi à regagner leur audience. Il y a enfin la fin que l'on aurait aimé ne pas voir, celle de New York : Police judiciaire (ou New York District selon les chaînes !), une série policière innovante qui durait depuis… vingt saisons ! Elle était pourtant à une toute petite année de rentrer dans le livre des records pour sa longévité, mais les audiences et les conditions financières pour poursuivre la série une saison de plus n'étaient pas réunies. Car les raisons de ces annulations, si elles sont pour beaucoup liées à des audiences qui s'effritent, reposent aussi sur un détail purement contractuel mais qui a son importance. Les acteurs et actrices de séries américaines signent généralement un contrat de sept ans, dès le pilote de la série. Si des «bonus» viennent ensuite enjoliver leur quotidien, ils ne peuvent pas renégocier en profondeur leur salaire durant ces sept années. Mais une fois ce premier contrat arrivé à son terme, si la série a été un succès retentissant et que la chaîne veut la poursuivre, les comédiens (avec leurs agents !) sont en droit de renégocier leur salaire… qui sera évidemment beaucoup plus élevé que celui des débuts, quand ils étaient de quasi-inconnus et que le destin de la série était incertain. C'est parfaitement normal, somme toute ! On vient ainsi de voir Charlie Sheen renégocier sa rémunération pour une nouvelle saison du méga-hit Mon Oncle Charlie. Il y a enfin les séries qui, malgré un démarrage en fanfare et un «buzz» faramineux, n'ont pas su répondre aux attentes des spectateurs. C'est le cas de Flash Forward. Une série n'est pas faite pour durer éternellement. Et un jour, ce sera donc au tour des Experts, de Desperate Housewives ou de Dexter de tirer leur révérence. R.C/Agence