Sidi Ali ou Moussa était en rapport avec les tolba et les saints de la région : il leur rendait visite et les recevait chez lui. C'est ainsi qu'un jour, il donne l'hospitalité à Sidi Ali Bounab, un saint connu des montagnes du Djurdjura. Ils discutent longuement, puis Sidi Ali ou Moussa ayant irrité Sidi Ali Bounab, ce dernier s'écrie : «Tu vas mourir, étranglé par les tiens !» C'était à la fois une imprécation et une prémonition. Sidi Ali ou Moussa s'emporte, à son tour et répond à cette prédiction par une autre : «Et toi, tu seras emporté par une tempête de neige dans tes montagnes, et ton corps servira de pâture aux chacals !» Les deux saints qui ont parlé dans un moment de colère vont regretter leurs injonctions, mais comme dit le proverbe kabyle : «un mot est comme un coup de feu, une fois sorti, il ne peut retourner en arrière.» La tradition rapporte que les deux prédictions, lancées dans un moment de colère, se sont réalisées, le même jour. Un jour d'hiver, alors qu'il se rendait dans la tribu des Aït Mellikech, Sidi Ali Bounab a été pris dans une tempête de neige et emporté. Son corps a été retrouvé, à moitié dévoré par les chacals. Quant à Sidi Ali ou Moussa, il est mort effectivement assassiné par un groupe de tolba, ses propres élèves et ses disciples bien-aimés.