InfoSoir : Qu'avez-vous fait en tant qu'association de parents d'élèves pour attirer l'attention des responsables du secteur sur ce problème ? Et quelle a été leur réponse ? Ahmed Khaled : De nos contacts avec les responsables du secteur de l'éducation nationale, il ressort que ces derniers ont pleinement conscience de la lourdeur du cartable et du danger encouru par les élèves. L'installation de casiers individuels a même fait l'objet d'une recommandation express du premier responsable du secteur à ses collaborateurs tant au niveau central qu'au niveau décentralisé. La mise en œuvre de la recommandation s'est très certainement heurtée à la multiplicité des cas de figure inhérente à l'architecture des écoles, aux espaces bâtis et non bâtis susceptibles d'être aménagés à cet effet, aux études de faisabilité, aux sources de financement, etc. Qu'est-ce qui fait que le cartable de nos enfants du primaire soit aussi chargé ? Le cartable contient tous les manuels de la classe concernée, tous les cahiers demandés à la rentrée par l'enseignant, ainsi que les autres fournitures scolaires. Etant donné que les matières enseignées sont nombreuses et que chaque matière nécessite la mise en place d'un manuel et d'un cahier et que le papier est une denrée qui pèse lourd, le cartable, hélas, ne peut que pesant. Ce problème se pose depuis des années, ne s'agit-il pas d'une indifférence des autorités concernées ? Après tout la question touche la population la moins contestataire. Effectivement le problème se pose depuis longtemps, mais les autorités concernées n'y sont pas indifférentes. Je peux aussi affirmer que la question du poids du cartable ne se limite pas à une frange de la population. Toutes les catégories sociales sont concernées. Le poids du cartable concerne toute la communauté éducative, certes, mais il tend à se muer en problème de société et de santé publique. La recherche de solutions doit s'accélérer. Cela peut se faire au sein d'un groupe ad hoc désigné par le ministère de l'Education nationale comprenant notamment des pédagogues, des parents d'élèves, des médecins, des représentants des ministères de la Santé, de l'Intérieur et des Finances. Le ministre de l'Education avait promis de mettre à la disposition des enfants des casiers. Mais rien n'a été fait. Qu'est ce qui bloque à votre avis ? Je ne suis pas dans le secret du ministère, ni de ses collaborateurs, mais je pense que les difficultés de réalisation de faisabilité en vue de l'inscription de l'opération à l'indicatif des collectivités locales, des ministères de l'Intérieur ou de l'Education nationale ont dû freiner l'élan généreux du ministère chargé du secteur. Encore faut-il s'assurer que les casiers constituent la solution idoine d'où la pertinence de désigner un groupe ad hoc qui formulerait ses propositions après examens de toutes les alternatives recensées au préalable. * Président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves.