Doléances n Les éleveurs de dromadaires activant dans les localités de Souamaâ, Khtoti Sid El-Djir, Aïn Lahdjel et Boutti Essayeh, dans la wilaya de M'sila, sont en butte à de nombreuses difficultés. Selon nombre d'entre eux, la sécheresse qui commence à s'installer dans la région, les a conduits à nourrir leurs bêtes à raison d'un kilogramme d'orge par tête et par jour alors que les besoins du dromadaire sont en moyenne de l'ordre de six kilogrammes quotidiennement. De plus, la dégradation du couvert végétal des zones de pacage traditionnel des troupeaux camelins et la concurrence que leur imposent les éleveurs d'ovins les poussent sans cesse, ont-ils souligné, à chercher de nouveaux pâturages en parcourant parfois des distances de plus de 30 km sans pour autant parvenir à rassasier leurs bêtes. Les actions lancées par les pouvoirs publics en faveur des régions steppiques ont certes permis d'aménager nombre de points d'abreuvement et d'ouvrages d'irrigation des steppes, ayant entre autres permis la régénération du couvert végétal, mais ceux-ci bénéficient surtout aux propriétaires de troupeaux d'ovins, ont-ils relevé. Les actions initiées par le Haut-Commissariat pour le développement des steppes (Hcds) «n'ont pas concerné, à ce jour, les zones traditionnellement réservées à l'élevages camelin qui restent confrontées à une dégradation incessante de la végétation», ont-ils encore relevé. Cela dit, ces éleveurs espèrent notamment une intervention des services agricoles, forestiers et du Hcds pour organiser le pacage sur les steppes accaparées, selon eux, par les éleveurs de moutons. Ils appellent également à ce que l'intérêt accordé à l'élevage ovin soit étendu à l'élevage de dromadaires, ces mammifères fournissant une chair moins onéreuse et un poil servant au tissage de vêtements d'hiver très appréciés, comme le burnous et la kachabia en pur oubar (poil de chamelon). Contacté par l'APS, le Directeur des services agricoles (DSA) a affirmé que chaque éleveur de dromadaires obtient mensuellement 50 kg d'orge par tête à un prix subventionné pour moitié par l'Etat. Admettant l'insuffisance de ce quota, le DSA a estimé qu'il serait «plus indiqué d'augmenter cette quantité pour la porter à un quintal d'orge par tête». La wilaya de M'sila compte actuellement 1 550 dromadaires, contre 600 seulement au début de la dernière décennie, selon le DSA qui a expliqué cette progression par le recul de l'abattage de ces bêtes par leurs propriétaires qui préfèrent se consacrer à la production de poils.