Détermination n L'opposition libyenne, forte du contrôle de l'Est et de plusieurs villes de l'Ouest, se préparait à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi continuait de minimiser l'insurrection sanglante qui ébranle son régime. Au 14e jour ce lundi d'un mouvement de révolte sans précédent qui s'est mué en insurrection, M. Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région, alors que Washington s'est dit prêt à aider les opposants qui ont créé un «Conseil national indépendant» chargé de représenter «les villes libérées». A plus de 1 000 km à l'ouest, autour de la capitale, l'opposition revendique également le contrôle de plusieurs villes. Selon un dignitaire membre du comité révolutionnaire de Nalout, à 230 km à l'ouest de Tripoli, ces villes sont «aux mains du peuple» : Al-Rhibat, Kabaw, Jado, Rogban, Zentan, Yefren, Kekla, Gherien et Hawamed. «Nous nous plaçons sous l'autorité du gouvernement intérimaire de Benghazi (...) Nous préparons les forces pour marcher sur Tripoli et libérer la capitale du joug de Kadhafi», a ajouté Chaban Abu Sitta. A Zawiyah, à 60 km à l'ouest de la capitale, les manifestants anti-Kadhafi semblent contrôler la ville, mais les forces qui lui sont loyales en contrôlent l'accès et les alentours. Les villes stratégiques de Misrata, à l'est, et Gherien, au sud, semblent aussi sous contrôle de l'opposition. A Tripoli, seuls circulaient les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4X4. Des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale, où le pain et l'essence étaient rationnés. Face au chaos, les évacuations des ressortissants étrangers continuaient dans des conditions difficiles. Près de 100 000 personnes, majoritairement des travailleurs égyptiens et tunisiens, ont déjà quitté le pays via les frontières. A l'aéroport de Tripoli, des foules énormes attendaient de pouvoir partir. Par ailleurs, l'ambassadeur de Libye en Afrique du Sud a appelé aujourd'hui, à Pretoria, Mouammar Kadhafi à démissionner et «arrêter de tuer des gens innocents», rejoignant les critiques formulées par nombre de ses homologues libyens depuis le début de la révolte en Libye. Le colonel Kadhafi «doit prendre la bonne décision pour le peuple libyen qui a été trop gentil et coopératif pendant 41 ans», a déclaré Abdullah Alzubedi, lors d'une conférence de presse à Pretoria. «Il doit penser à démissionner dans l'intérêt du pays et arrêter de tuer des gens innocents», a-t-il ajouté. Sur le plan international, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, qui doit s'entretenir aujourd'hui avec ses homologues à Genève en vue de préparer «l'après-Kadhafi» à l'occasion d'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a dit que son pays était «prêt à offrir toute forme d'aide» aux opposants libyens.