Images n Les pieds sur terre (Amine Hattou), Square Port-Saïd (Faouzi Boudjemai), Freedom (Khaled Hafi), Les 100 pas de Monsieur X (Sofia Djama Bendjebbar) et Maqam E'chahid (Mohamed Arejdali) sont les courts métrages projetés, hier, à la cinémathèque d'Alger. Ces films, qui rivalisent d'imagination et d'originalité, ont été réalisés par de jeunes amateurs de l'image, des passionnés du 7e art. Le point commun entre ces films est qu'ils abordent, mais chacun suivant une approche propre, la notion de liberté, le sentiment de vouloir vivre autrement. En s'inspirant du vécu ou de l'actualité, ces jeunes réalisateurs cherchent à dire les choses telles qu'ils les ressentent ou vivent. Khaled Hafi aborde la réalité de la jeunesse algérienne, quotidiennement tentée par l'émigration, Amine Hattou raconte le sentiment de s'affranchir des contraintes du quotidien, même si cela complique quelque peu sa vie de tous les jours. Quant à Sofia Djama Bendjebbar, elle retrace la liberté de vivre sa différence. Ces films sont réalisés dans le cadre d'un atelier de formation et ce projet, initié par l'association Belle-Ville (France), Project'heurts (Algérie) et Katia Kameli (une Franco-Algérienne, artiste-védéaste), a pour nom Trans-Maghreb. Il s'agit d'une plateforme de formation, de réalisation et de production vidéo. «Nous voulons permettre à de jeunes cinéastes, vidéastes d'accéder à un savoir et à des techniques contemporaines grâce à la présence d'intervenants professionnels», expliquent les tenants de ce projet quant à ses objectifs. Outre la transmission d'un savoir-faire technique à des jeunes dans le cadre professionnel, le but de ce projet est aussi «la création d'un réseau professionnel local, maghrébin et international, l'appropriation culturelle de l'outil dans un esprit de partage des savoirs, démontrer l'accessibilité des moyens de communication audiovisuelle aux jeunes réalisateurs et découvrir chaque profession afin d'aider ces derniers à préciser leur orientation professionnelle.» Les résultats attendus sont la maîtrise des savoirs techniques, en réalisant des films. Les courts métrages projetés, hier, à la cinémathèque en sont une preuve évidente, celle de l'acquisition de ce savoir-faire. Cet atelier est le deuxième du genre, après Bledi in progress qui a été, en 2006, une occasion de donner à voir autre chose, en proposant à des jeunes d'acquérir les techniques de vidéo professionnelle et de développer leur regard. Cela a permis la production et la réalisation de cinq films qui ont trouvé une large visibilité dans de nombreux festivals. Il est important de saluer et d'encourager cette initiative ainsi que l'effort des jeunes réalisateurs, car cet atelier se présente comme un tremplin pour ces amateurs de l'image. Rappelons que l'atelier Bledi in progress qui s'est déroulé en 2006, «a été en quelque sorte un déclencheur pour les jeunes cinéastes, une première étape qui les a menés vers une professionnalisation», soulignent les initiateurs du projet, et de rappeler : «Par exemple, suite à Babel (un film réalisé lors de cet atelier), Khaled Benaïssa a réalisé un spot publicitaire pour la télévision algérienne. Il a ensuite créé sa propre société de production et réalisé, tout en poursuivant sa formation, d'autres courts métrages, dont Sektou qui a reçu des prix.» Il y a aussi Hassan Ferhani qui, lors du premier atelier, s'est distingué avec son film Les baies d'Alger qui lui a valu plusieurs récompenses aux différents festivals comme celui de Tanger ou de Clermont-Ferrand. Ce qui lui a permis en aiguisant ses connaissances et approfondissant sa formation d'en réaliser un autre : Hôtel Afrique. Ainsi, suite aux résultats plus que convaincants de Bledi in progress, une nouvelle édition de cet atelier a été proposée. De cette dernière émergera une nouvelle vague de jeunes cinéastes.