Résumé de la 25e partie n Dorcas dit avoir entendu une querelle alors qu'elle passait devant la chambre de Mrs Inglethorp. C'était à l'heure du thé... Peut-être était-il quatre heures ou un peu plus tard. Comme je disais, je passais dans le hall, quand j'entendis des voix, ici même, qui parlaient très haut et semblaient furieuses ! Je n'avais pas l'intention d'écouter, mais, enfin, voilà ! Je m'arrêtai. La porte était fermée, mais ma maîtresse parlait très haut et clairement, et j'entendis parfaitement qu'elle disait : «Vous m'avez menti et vous m'avez déçu.» Je n'entendis pas la réponse de Mr inglethorp. Il parlait beaucoup plus bas qu'elle ; mais elle répliqua : «Comment osez-vous ? Je vous ai entretenu, je vous ai vêtu et je vous ai nourri ! Vous me devez tout ! Et voici comment vous me payez ! En jetant la honte sur notre nom !» De nouveau, je ne perçus pas ce qu'il répondit, mais elle continua : «Tout ce que vous pouvez me dire n'y pourra rien changer. Je vois clairement mon devoir. Ma décision est prise. Ne croyez pas que la crainte du qu'en-dira-t-on ni d'un scandale entre mari et femme m'arrêtera. Moi, je crus qu'ils allaient sortir et je suis partie en toute hâte. — Vous êtes sûre que c'est la voix de Mr Inglethorp que vous avez entendue ? — Oh oui, monsieur. Qui donc serait-ce ? — Que s'est-il passé ensuite ? — Plus tard, je suis revenue dans le hall, mais tout était tranquille. A cinq heures, Mrs Inglethorp me sonna et me pria de lui apporter une tasse de thé, sans gâteaux, dans le boudoir. Elle avait une mine terrible, blafarde et bouleversée. Dorcas, me dit-elle, je viens d'avoir un grand choc. Je le regrette pour Madame, dis-je, Madame sera mieux lorsqu'elle aura bu une bonne tasse de thé bien chaud. Elle tenait un papier à la main. Je ne sais si c'était une lettre, toujours est-il qu'il y avait de l'écriture dessus, et elle regardait fixement ce papier comme si elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle y lisait. Elle murmura comme, comme si elle avait oublié ma présence : «Ces quelques mots, et tout est changé. Puis elle me dit : Ne mettez jamais votre confiance dans les hommes, Dorcas, ils ne la méritent pas.» Je sortis et allai lui chercher une bonne tasse de thé bien infusé, et elle me remercia, en remarquant qu'elle irait mieux sitôt qu'elle l'aurait bu. «Je ne sais que faire, dit-elle. Un scandale entre mari et femme est une chose terrible. J'aimerais mieux faire le silence là-dessus, si je le pouvais.» A ce moment, Mrs Cavendish entra, et ma maîtresse se tut. — Elle tenait encore à la main la lettre ou la feuille de papier ? — Oui, monsieur. — Qu'a-t-elle bien pu en faire ensuite ? — Eh bien, monsieur, je ne sais pas, mais je pense qu'elle a dû l'enfermer dans sa mallette violette. — C'est là qu'elle conservait en général ses papiers importants ? — Oui monsieur. Elle la descendait avec elle tous les matins, et la remontait tous les soirs. A suivre D'après Agatha Christie