Occasion n Le ramadan n'est pas uniquement un mois de jeûne et de piété, il représente aussi l'occasion de témoigner sa solidarité aux démunis. A Alger, les scènes de solidarité ramadanesque ne manquent pas. De nombreuses familles tentent, chacune selon ses moyens, d'aider un voisin de palier, un proche ou un passant en leur faisant don de denrées alimentaires ou de quoi rompre le jeûne dans la dignité. L'image qui revient chaque ramadan dans la capitale et même dans tout le pays est, sans conteste, celle des restos de la «rahma». Ces restaurants sont devenus une tradition incontournable. D'ailleurs, même l'administration et le gouvernement se mettent activement de la partie en sus des gestes de charité venant de personnes anonymes. Ces établissements de bienfaisance ouvrent chaque mois de ramadan pour accueillir des centaines de familles nécessiteuses, des sans-abri mais aussi des travailleurs qui n'ont pas les moyens de s'offrir un repas pour rompre une longue journée de jeûne. A Alger, ces restaurants tentent de répondre à une demande manifestement grandissante ces dernières années. Une demande qui témoigne, on ne peut mieux, de la dégringolade qu'a subie le pouvoir d'achat de la classe moyenne algérienne. L'administration locale a prévu, pour cette année, 800 000 repas par jour à raison de 300 Da/repas servi, et «ce nombre peut dépasser le million, si nécessaire», a-t-on affirmé à l'APC d'Alger récemment, en vue de rassurer les personnes nécessiteuses qui fréquentent ces lieux. «Pas mal ! Depuis le début du mois sacré, je viens ici pour le f'tour et je trouve franchement que les repas servis sont plutôt propres et bien équilibrés», estime ce jeune originaire de Jijel rencontré au niveau du restaurant de l'Ugta à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Un avis partagé par plusieurs personnes d'ailleurs qui soutiennent que les conditions d'hygiène et la qualité des repas sont très appréciables. Une appréciation positive car, pour eux, les services compétents de l'Etat chargés d'assurer le fonctionnement de ces établissements, ne sont pas dupes et auraient mené une enquête au préalable avant la signature de la convention avec les gérants de ces restaurants. «Je fréquente les restaurants de la rahma depuis plus de cinq ans et je n'ai eu aucun problème de santé liée à l'hygiène alimentaire. Au contraire, je les trouve sans exagérer, plus propres que certains restaurants privés qui servent des repas médiocres pour 400 DA», déclare Moumen, attablé dans un restaurant à Alger-centre. Derrière ces actes de bienfaisance dont nombre de démunis bénéficient, c'est une équipe de bénévoles qui est à pied d'œuvre. Chaque année, cette équipe répond présente pour mener à bien cette mission, ardue, de solidarité. Nous sommes allés à leur rencontre.