Dossier n Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce lundi matin pour commencer l'examen de la candidature palestinienne d'adhésion aux Nations unies. Un processus qui prendra environ quatre semaines, peut-être plus, selon les diplomates. Les Etats-Unis, membre permanent du conseil, ont promis d'opposer leur veto si nécessaire, mais espèrent pouvoir l'éviter, car une telle démarche ternirait plus encore leur image déjà mauvaise au Moyen-Orient. Dans les heures qui ont suivi le dépôt de la candidature palestinienne, le Quartette pour le Moyen-Orient (USA, UE, ONU, Russie) s'est mis d'accord sur une déclaration qui prévoit un calendrier pour la reprise des négociations israélo-palestiniennes gelées depuis un an, avec des discussions préparatoires commençant dans un mois et l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012. Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une «recommandation» du Conseil de sécurité à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour. Un tel score obligerait alors les Etats-Unis à opposer leur veto et une «recommandation» positive ne verra donc de toute façon jamais le jour. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie a annoncé qu'elle s'abstiendrait. La direction palestinienne a déjà fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut intermédiaire amélioré d'«Etat observateur non membre». Leur statut actuel est celui d'une «entité observatrice» Le président palestinien Mahmoud Abbas a toutefois répété, hier, dimanche, qu'il ne négocierait pas avec Israël sans un gel «complet» de la colonisation, laissant peu de chances à la dernière initiative du Quartette. «Il n'y aura pas de négociations sans légitimité internationale ni un arrêt complet de la colonisation» israélienne, a déclaré Abbas devant une foule de partisans à Ramallah en Cisjordanie, à son retour de New York. Il faut savoir que la proposition du Quartette pour le Proche-Orient que doit «étudier» la direction palestinienne dans les prochains jours ne mentionne pas explicitement de gel des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, exigé par les Palestiniens, et ne fait pas clairement référence aux frontières de 1967. Abbas veut que toute reprise des négociations avec Israël soit basée sur les lignes du 4 juin 1967, c'est-à dire délimitant un futur Etat de Palestine comprenant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale. R. I. / Agences