De Béjaïa Monument - Le théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh, de style architectural moderne, construit en 1936, constitue la fierté des Béjaouis. D'une part il constitue un véritable bijou architectural – c'est une œuvre d'art en plein centre de la ville. Et, d'autre part, un haut lieu de l'art et de la culture. C'est aussi un espace de rencontres, de débats, de réflexion et de création. Vu sa dimension architecturale, la direction de l'établissement ambitionne de le hisser sur la scène internationale. C'est ainsi qu'un dossier a été déposé au niveau du ministère de la Culture, qui, à son tour, va le soumettre à l'Unesco pour que celle-ci l'inscrive sur la liste du patrimoine culturel et historique universel. Et selon le directeur du Théâtre régional de Béjaïa, Omar fetmouch, la démarche est en cours. «Il y a eu la visite d'experts du ministère de la Culture et de techniciens de l'Unesco, je pense que le dossier a été accepté et qu'il est entre de bonnes mains», explique-t-il. A l'indépendance, le Théâtre régional de Béjaïa, qui surplombe la ville, dépendait de la municipalité, jusqu'à ce que la commune le cède au ministère de la Culture en 1985. Il sera alors érigé en Théâtre régional par le décret exécutif N° 85-172 du 18 juin 1985. Le démarrage des activités a eu lieu le 1er février 1986. De sa création en tant que théâtre régional, le théâtre a vu se succéder à sa tête différents directeurs, à savoir Ouachek Mohamed Cherif (de février 1986 à février 1987), Bougermouh Malek (de mars 1987 à novembre 1989), Khoudi Ahmed – de décembre 1989 à août 1992), Fellag Mohamed (de septembre 1992 à décembre 1993), Tahar Arezki (de janvier 1994 à juillet 2004) et enfin depuis août 2004, Omar Fetmouche a pris la direction du théâtre. Il y est toujours. «Ce théâtre est la fierté des Bougiotes parce qu'il est d'abord un monument de la mémoire. Les Bougiotes retrouvent en lui une histoire, un passé et des noms», nous dit Omar Fetmouche. Ce dernier souligne que ce théâtre «représente effectivement ce potentiel de mémoire accumulé tout au long de son histoire, et ce, depuis sa création. C'est aussi un monument culturel et civilisationnel. C'est un haut lieu de la culture. Il représente pour moi un espace extraordinaire de l'imaginaire et de la création, donc de la culture au sens large, grand et noble du terme». A l'arrivée de Fetmouche Omar à la tête de l'établissement, le théâtre était dans un état de délabrement, dans de très mauvaises conditions, notamment du point de vue matériel, d'où la nécessité, voire l'urgence, de le rénover. «Nous avons fait un toilettage, un nettoyage extraordinaire», dit-il, et d'affirmer : «Maintenant il peut s'enorgueillir d'être l'un des plus beaux théâtres d'Algérie.» Notons que le Théâtre régional de Béjaïa s'inscrit dans une dynamique suivie. Il y a une volonté palpable de relancer l'activité artistique du théâtre, et ce, à travers une programmation étoffée en direction du public. - Le Théâtre régional de Béjaïa, dans le souci de toucher le plus de monde, va au-delà de l'enceinte à la rencontre du grand public. «Même si Béjaïa est une grande ville citadine, c'est aussi une ville entourée de communes rurales, et c'est là que nous intervenons. Nous faisons un travail de proximité très important, dans la mesure où nous nous déplaçons dans les villages où nous organisons des activités et des semaines théâtrales avec la collaboration des associations et structures en place», dira Omar Fetmouche. Outre le travail de proximité, le Théâtre régional de Béjaïa se veut à l'écoute des jeunes, et c'est la raison pour laquelle il associe les jeunes dans son plan d'action et sa démarche de renouveau. «Il y a en effet un potentiel de jeunes au niveau du théâtre», fait-il savoir, et de confier : «Nous voulons renouveler l'équipe de théâtre et tous ceux qui travaillent au sein de l'établissement : comédiens, techniciens, agents de sécurité ou d'accueil…. Lorsque je suis arrivé en 2004 à la direction du théâtre, il y avait beaucoup de départs en retraite, et j'en ai profité pour encourager l'implication des jeunes au sein du théâtre. Je les ai recrutés.»