Réactions Le président français sera, demain, à Alger, une semaine seulement après la réélection de Abdelaziz Bouteflika. «C?est une visite que nous voulons comme un témoignage des nouvelles relations entre nos deux pays et par laquelle nous voulons donner un nouveau cours», dira la porte-parole de l?Elysée, Catherine Colonna. Toutefois, ce voyage a été diversement interprété par la société civile en France. Ainsi, pour certains, dont le journal Libération s?est fait l?écho, cette visite aura pour but de confirmer les résultats du scrutin du 8 avril, «un genre de coup de main» à la suite de la proclamation des résultats de la présidentielle que le quotidien qualifie de «suspects». Une thèse étayée par «les félicitations que le président Chirac avait adressées bien avant que les résultats du scrutin ne soient proclamés officiellement». Cependant au niveau de l?Elysée, on soutient plutôt qu?il s?agit d?«une volonté de poursuivre la construction du partenariat d?exception», dira Catherine Colonna, rappelant que lors de la dernière visite du président français en Algérie, en 2003, il avait signé, avec son homologue algérien, la déclaration d?Alger qui fixe le cadre de la refondation des relations entre l?Algérie et la France. De son côté, le chef du service politique du journal Le Parisien prétend qu?à travers ce déplacement « c?est la France officielle qui souhaite tourner immédiatement la page sur la polémique des résultats et ne pas laisser s?éterniser ce feuilleton de la fraude». Pour le quotidien Le Monde, cette visite est plutôt dictée par la place qu?occupe l?Algérie dans la stratégie politique de la France en Algérie. Son rédacteur en chef soutient que l?idée de cautionner les résultats du scrutin est à écarter, puisque «cette visite a été déjà prévue». La virée «surprenante» de Chirac en Algérie, selon la porte-parole du Parti socialiste Annick Le Petit, s?effectue «dans un contexte marqué par une contestation par l?opposition algérienne des résultats du scrutin présidentiel du 8 avril». Ainsi, «en se précipitant vers Alger, Chirac ne fera que positiver le rôle de Bouteflika vis-à-vis de son peuple en lui rappelant ses devoirs, mais aussi ses obligations à l?égard des Algériens», dira-t-elle ajoutant que la visite de Chirac répond plus à des objectifs électoralistes qu?à une volonté de faire profiter de cette nouvelle situation les relations bilatérales entre les deux pays.