Réaction - La récente décision des pouvoirs publics d'accorder un prêt bancaire de trente milliards de dinars à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), à un taux bonifié de 1% sur dix années, n'est pas du goût du président de la Société algérienne de pharmacie (SAP). «Il fallait d'abord régler les dettes de la PCH estimées à trois milliards de dinars et assainir les créances que la PCH détient auprès des hôpitaux, du ministère de la Santé et des pouvoirs publics, estimées entre 20 et 25 milliards de dinars. Ça c'est l'argent qui appartient à la PCH. Il faudrait payer ces créances de manière à ce que la PCH puisse payer ses dettes, être concurrentielle sur le marché et être plus efficace. Mais la PCH n'a pas besoin de prêt, l'Etat doit lui donner son argent, elle a besoin qu'on lui paye ses dettes», a déclaré, ce matin, Farid Benhamdine, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Pour lui, les autorités ont pris un retard dans la prise de décisions relatives au marché national du médicament. «Ces décisions devaient être prises l'année passée ou avant pour éviter les pénuries de médicament. Des décisions devaient, en principe, régler le problème de la pénurie des médicaments dans les hôpitaux», a-t-il affirmé. M. Benhamdine insiste sur la nécessité de mettre en place des mécanismes obligeant les hôpitaux à payer régulièrement la PCH «pour ne pas retomber dans le même problème». Commentant la mise en place, récemment, de l'Agence nationale du médicament censée organiser le marché du médicament et lutter contre les pénuries récurrentes, le président de la SAP estime que cette structure devrait être un espace de consultations et de dialogues entres les opérateurs concernés. «Il faut que cette agence soit opérationnelle dans les meilleurs délais et qu'elle soit présente dans les 48 wilayas du pays, car le problème de la pénurie du médicament concerne toutes les régions du pays», a-t-il insisté. Interrogé sur sa probable nomination à la tête de cette agence, M. Benhamdine a affirmé qu'il y a des personnes plus compétentes que lui pour prendre cette responsabilité et qu'une structure pareille devrait être présidée par un grand manager et non par un pharmacien. L'invité de la Radio nationale regrette que l'Algérie n'ait pas encore une politique nationale de produits pharmaceutiques claire et affichée. «Nous avons besoin d'une telle politique votée par l'Assemblée de manière à ce qu'elle résiste au passage de tous les ministres de tous les secteurs concernés par le médicament», a-t-il indiqué. Concernant la production nationale du médicament, M. Benhamdine s'est félicité du fait que l'Algérie est passée de 2 à 100 usines. «Il y a des unités qui se créent tous les jours, il y a des gens qui se font fabriquer des sutures, Saidal s'est lancée dans les biotechnologies, il y a des gens qui ont des projets de fabrication d'hormones, l'industrie pharmaceutique va bien à condition qu'on la laisse travailler», a-t-il insisté, ajoutant qu'il faut encourager la formation et la recherche dans ce domaine.