Alger Il est 21 h passées, en cette nuit printanière de l?année 2001. Les patrouilles pédestres de la Sûreté de wilaya et celles de l?unité d?intervention URS viennent de commencer leur service, huit heures d?affilée, de 21 h à 5 h, à La Pointe. Brahim, un agent de l?URS, finit de dresser une contravention à un automobiliste lorsqu?il remarque que son collègue est, quelques pas plus loin, entouré par trois individus en état d?ivresse. Il s?avère que ce sont tous les trois des repris de justice notoires et l?un d?eux est videur dans un bar. Sentant son collègue menacé, Brahim range son calepin dans sa poche et court à sa rescousse sans se poser de question. Les trois lascars prennent la fuite, l?agent les poursuit seul alors que son collègue, qui était menacé d?agression, reste sur place au lieu de l?accompagner ! Une faute impardonnable : sa présence aux côtés de son collègue aurait évité le drame ! En effet, sitôt arrivés dans une rue, les trois individus s?arrêtent et font face à l?agent. Il est seul, il sort son arme pour les tenir en respect et les dissuader de tenter une agression, mais eux savent que les agents de l?URS sont dotés d?armes? sans munitions ! Des armes vides, aussi inoffensives qu?un jouet en plastique. C?est là la grave erreur. Des agents en majorité désarmés pour faire face à la faune nocturne des agresseurs qui, eux, sont toujours armés ! Alors, les trois individus, assurés qu?ils sont, avancent sans peur vers l?agent. Mal leur en prit ! Brahim a une balle dans son chargeur, une balle qu?il garde à l?insu de ses chefs hiérarchiques, une balle de secours. Il man?uvre son arme, logeant la balle dans la chambre à feu, ce qui fait comprendre à ses assaillants qu?il ne plaisante pas, mais cela ne les dissuade pas pour autant ! L?un d?eux, le videur, tente l?attaque puis se ravise. Entre-temps, l?agent tire un coup de sommation, l?autre est atteint, mais il court encore et achève sa course au tournant d?une ruelle, où il s?écroule, touché mortellement. De par la position où il se trouvait, l?agent croit que la balle s?est perdue dans le vide, d?autant plus que les fuyards ont disparu. Il rejoint son collègue et continue la ronde le plus calmement du monde. A son collègue qui a entendu le coup de feu, l?agent Brahim affirme qu?il a tiré en l?air et que les agresseurs ont fui. Mais le coup de feu a été entendu par les locataires de l?immeuble et une femme a vu le policier tirer en direction des trois individus. L?alerte est donnée. (à suivre...)