Risques - Un véritable climat de psychose s'installe chez les populations toujours otages de la poudreuse en haute montagne. Le P/APC d'Iferhounène, où des villages entiers, comme Tirourda, Aït Atsou d'Ibelkissen et Aït Mazar sont inaccessibles par voie terrestre à cause de l'épaisseur de la neige, des glissements qui ont affecté les routes et les risques d'avalanche, ainsi que celui d'Illoula Oumalou, où au moins deux villages sont isolés, à savoir Hijeb et Agoussim, ont lancé des appels pressants à l'ANP pour qu'elle intervienne dans ces régions fortement éprouvées. Quelques endroits ne peuvent être atteints que par voie aérienne. C'est pourquoi il est souhaité non seulement d'acheminer des vivres par hélicoptères, mais aussi de procéder à des évacuations de personnes malades. Un véritable climat de psychose s'installe chez les populations toujours otages de la poudreuse en haute montagne. Selon des échos qui nous sont parvenus de certaines localités perchées au sommet du Djurdjura ou carrément nichées sur le flanc de la montagne, comme Aït Ouabane, relevant de commune d'Agouni Gueghrane (Ouadhias), où la neige a presque atteint les toits des maisons, la situation frise le dramatique : rupture de ravitaillement et de stocks en vivres, de lait, de gaz, etc. Les habitants de nombreux villages sont toujours coupés du monde. Les autorités dont les moyens d'intervention sont très réduits, ne savent plus comment affronter cette épreuve. A travers l'ensemble des villages de la Kabylie, en particulier dans les communes les plus touchées, on signale de vastes élans et des campagnes de solidarité et de volontariat. Les villageois qui ont attendu des secours qui ne sont jamais venus, ont retroussé leurs manches pour faire face à la poudreuse. On dégage les devantures de maisons, on en débarrasse les toits pour éviter d'éventuels effondrements. En haute montagne on ne compte plus que sur la solidarité intervillageoise. Le manteau blanc a révélé la réalité toute sombre du manque de moyens et l'incapacité des autorités à prendre en charge la population. Les secours sont paralysés et rien ne parvient aux villages. Pour le gaz par exemple, à charge aux villageois et aux autorités locales de se rendre au centre enfûteur de Oued Aïssi pour se ravitailler. Dans d'autres cas, on a signalé des «embuscades» tendues par des villageois à des camions transportant des bonbonnes de gaz, comme ce fut le cas à Mazer, dans la région de Tigzirt. A Oued Aïssi, la distribution des bonbonnes a nécessité la mobilisation de la gendarmerie. Entre-temps, la colère monte et gagne en intensité. Au moins, six actions de protestation on été enregistrées depuis le début des intempéries.