Impasse n Les autorités de la wilaya d'Alger semblent trouver des difficultés à éradiquer le commerce informel. L'opération «éradication des marchés informels» initialement prévue à partir de mercredi dernier tel que rapporté en exclusivité dans notre édition du mercredi 22 et jeudi 23 août semble faire face à une résistance accrue. D'abord, il y a cette réticence de certaines APC «qui refusent sans le dire ouvertement d'appliquer la directive pour ne pas s'attirer les foudres des vendeurs à la veille des prochaines consultations municipales prévues pour le 29 novembre prochain», nous dit une source au niveau de la wilaya d'Alger qui ajoute que le wali d'Alger «tient en personne à ce que les directives des pouvoirs publics pour endiguer le phénomène de l'informel, à travers l'intégration des commerçants informels dans les circuits officiels et à la résorption de cette activité commerciale informelle par l'implication de tous les services concernés, y compris les APC qui doivent être le maillon fort de cette opération soient appliquées.» En outre, il y a ces marchands qui refusent de libérer la voie appelée communément publique, comme c'est le cas à Bachdjarah tel que rapporté par la chaîne de télévision privée «Chourouk TV» dans son JT de 20 heures de jeudi dernier. Une situation visiblement très mal perçue par les vendeurs qui revendiquent des emplacements pour exercer et subvenir aux besoins de leurs familles, tel que le disent plusieurs vendeurs au micro de nos confrères de Chourouk TV. Notre passage le lendemain sur les lieux, nous a permis de constater l'impuissance des policiers face à ce phénomène. «Il nous a été demandé d'écouler notre marchandise dans un délai d'une semaine pour quitter les lieux vers un terrain vague situé au niveau de la cité des Palmiers», nous disent plusieurs jeunes commerçants versés dans l'informel. L'un d'eux nous fait savoir qu'il est le «seul garçon d'une famille composée de neuf membres dont huit sont des filles». «Vous ne pensez pas que je vais permettre à ma sœur d'aller gagner de l'argent illégalement», rage ce jeune qui ajoute : «Le travail vient à manquer, même pour les filles, et l'exemple de ma sœur, licenciée en sciences de la terre mais sans travail, est un exemple édifiant.» A cet effet, si ces vendeurs refusent la proposition de quitter les lieux et de rejoindre le terrain vague de la cité des Palmiers, les riverains de cette cité tiennent, quant à eux, un discours presque similaire. «Nous refusons que ces marchands s'installent au niveau de notre cité. Nous n'avons pas besoin d'un autre fléau dans notre quartier qui souffre déjà de l'insécurité, de l'absence d'hygiène et d'entretien», dit un groupe de citoyens. Un autre discours mais identique a été tenu à nos confrères de Chourouk TV. «Pour que ces vendeurs s'installent dans cette cité, les autorités devraient d'abord nous attribuer des logements ailleurs.» Selon une source proche de l'APC, cette institution aurait mis en place un terrain réservé pour l'aménagement du marché de proximité situé à Oued Ouchayah. Ce marché d'une capacité de 400 étals, s'inscrit dans le cadre du programme visant l'éradication du commerce informel à travers les différentes communes de la wilaya d'Alger. R. K.