Rencontre C?est dans un cadre agréable donnant sur le Jardin d?Essais que le public, nombreux, a apprécié l?exposé de l?intervenant. A l?occasion de la clôture de la saison culturelle de la Bibliothèque nationale d?Algérie, une rencontre avec Sid-Ahmed Serri, musicien et musicologue, autour des noubas et de leur pratique musicale a eu lieu, lundi dernier, à la terrasse du grand café de l?établissement. Dans sa communication, Sid-Ahmed Serri a évoqué son parcours et son apprentissage dans le domaine musical auprès de grands maîtres auxquels il a rendu hommage et a fait l?historique de la musique andalouse, soulignant le rôle important ? et l?apport ? de Ziryab. Par ailleurs, il a défini la nouba comme une succession de mouvements, dont les mesures sont tantôt alertes, tantôt lentes. Accompagné à la kouitra par Farid Hammouche, le musicologue a, à cette occasion, expliqué au public présent le lexique musical utilisé dans ce genre de musique, notamment les modes de la nouba et les divers mouvements qui la définissent. Après avoir parlé de ses travaux qui entrent dans le cadre de la préservation de ce riche patrimoine musical, Sid-Ahmed Serri a mis l?accent sur l?avenir de la musique arabo-andalouse, une musique qui, répondant à notre tempérament ainsi qu?à notre sensibilité, est en train de disparaître, parce que pratiquée de moins en moins. «La musique arabo-andalouse a laissé place à des musiques importées d?ailleurs, à savoir du Moyen-Orient», dit-il avant de conclure : « Que fera-t-on si tous les conservateurs disparaissent ? » Si la jeune génération ne prend pas conscience du péril que risque la musique arabo-andalouse, le reflet d?une partie de notre identité et le miroir d?un pan de notre histoire, elle est vouée à disparaître. Sid-Ahmed Serri a lancé un appel de détresse, exhortant les jeunes à prendre en charge notre patrimoine musical, qui est un art millénaire, afin de le transmettre aux futures générations. Il s?agit d?un bien culturel, un fait de notre mémoire collective qu?il faut sauvegarder afin d?assurer l?identité culturelle et historique de notre descendance. Même si le discours de Sid-Ahmed Serri a été académique, voire universitaire, il n?en était pas moins enrichissant pour le public très attentif.