«L?avenir des dessins animés est entre les mains des opérateurs privés.» La déclaration est de Aïssa Salhi, directeur adjoint du service de la programmation à l?Entv qui revient sur les causes de l?absence quasi totale de la production nationale. «On parle de risque d?acculturation. Pour justement l?éviter, il faut des initiatives, des scénarios, des idées neuves. Aujourd?hui, il n?y a rien de tout cela», constate-t-il amèrement. Notre interlocuteur fait savoir qu?en cinq ans l?Entv n?a reçu que trois ou quatre productions nationales, à l?image des Aventures de l?Inspecteur Tahar, version dessins animés diffusés en 1999 en 26 parties de 20 min chacune, d?Adrar 13, qui relate l?histoire d?une fusée algérienne comme Apollo ou Soyouz et diffusée en 2001 en 26 parties de 15 min chacune ou de Kalila wa dimna qui fait partie du patrimoine universel. «Mais une hirondelle ne fait pas le printemps», estime M. Salhi. «C?est pour cette raison que l?Entv opte depuis toujours pour l?achat de productions japonaises surtout, dont le doublage est effectué dans les pays arabes», ajoute-t-il tout en insistant sur «le suivi méthodique de la quantité et de la qualité, c'est-à-dire éviter toute forme de violence à l?écran et faire du dessin animé un moyen didactique pour enseigner et éduquer l?enfant et non pas faire l?apologie du crime et de la violence». M. Salhi étaye ses dires par les chiffres. «30 minutes de dessins animés coûtent à l?Entv quelque 40 000 DA, soit presque le tiers d?un documentaire. Nous choisissons des tranches horaires fixes en fonction du créneau horaire des enfants. De 12h 30 à 13h et de 17h à 18h chaque jour. Il faut toutefois exclure les vendredis où de longues émissions sont consacrées aux enfants et les grandes vacances où l?Entv fait exclusivement de la rediffusion», conclut-il.