Rien ne va plus à l'usine Leader Meubles de Taboukert, dans la commune de Tizi Rached. Après l'accalmie qui a suivi la grève qui a duré des semaines l'été dernier, les travailleurs renouent avec la protesta. C'est un autre bras de fer qui vient de s'installer dans cette unité de fabrication et de commercialisation de meubles domestiques, de bureau, de mousse souple et d'équipements hôteliers et collectifs, toujours pour des revendications socioprofessionnelles. Les travailleurs estiment aujourd'hui que les promesses qui leur ont été faites l'an dernier n'ont pas été tenues. Du coup, des agents, 19 au total, mènent une grève illimitée. Cinq d'entre eux observent une grève de la faim depuis jeudi dernier. Ils entendent réclamer, par le recours à cet ultime moyen de protestation, l'augmentation de leur salaire mensuel et l'organisation d'une assemblée générale, dénonçant la non-tenue de celle-ci depuis le mois de septembre dernier, alors qu'elle doit se tenir tous les six mois. Aussi, les grévistes dénoncent «la mauvaise gestion de l'entreprise par le directeur général» accusé d'avoir des «accointances avec les délégués du syndicat UGTA». La section syndicale de Leader Meubles n'entend pas les choses de cette oreille. Pour elle, cette grève est illégale et accuse les grévistes de «vouloir entraîner le reste des travailleurs dans ce mouvement». La même section syndicale accuse les ex-syndicalistes de chauffer la percussion afin de paralyser toute activité au sein de cette unité qui, faut-il le préciser, a enregistré un déficit de 6 milliards de centimes l'année dernière. Entre-temps, c'est une sorte de guerre d'usure qui s'installe au sein de cette entreprise qui a connu tant de conflits et de tensions.