Constat n Les entreprises algériennes peinent à trouver les ouvriers dont elles ont besoin pour réaliser leurs projets Certaines entreprises sont contraintes de marquer des temps d'arrêt pour chercher de la main-d'œuvre ordinaire ou qualifiée. Les maçons, les plombiers, les ferronniers, les ferrailleurs, les étanchéistes, les conducteurs d'engins et autres plâtriers ne courent plus les rues. Il faut les chercher à la loupe. Selon les statistiques, 15 % de la population activant en Algérie, est employée dans le secteur du BTP où l'on recense 26 000 entreprises. Les pouvoirs publics, confrontés à des échéances déterminées, n'ont pas voulu faire trop de philosophie. Ayant pris conscience de l'incapacité des entreprises locales à prendre en charge la réalisation du plus grand nombre possible de logements en un temps record, les autorités, ministères de l'Urbanisme et du Travail en tête, misent, actuellement, sur la main-d'œuvre étrangère et surtout chinoise perçue comme l'une des plus performantes et en même temps bon marché. Ce sont les entreprises chinoises, que ce soit dans les chantiers de l'AADL ou autres, qui semblent avoir le vent en poupe. Elles ont établi, pour leur personnel, des bases vie dotées de toutes les commodités (réfectoire, dortoir, salle de télévision, douches, sanitaires, aires de jeux (basket ou volley-ball). Certaines de ces entreprises, peut-être celles venant juste d'arriver, logent leurs ouvriers dans des bâtiments situés sur des chantiers encore inachevés. Ce qui dénote de la bienveillance dont ils sont entourés. Les entrepreneurs algériens sentent bien qu'ils ne sont pas mis sur un pied d'égalité avec leurs collègues étrangers. «Les Chinois exigent toute une série de facilitations quand ils s'installent sur un site, et dans la semaine qui suit, on leur fournit l'électricité et l'eau. Moi, j'ai mis deux ans pour pouvoir disposer d'une ligne téléphonique et des mois, après maintes interventions, pour qu'on daigne me brancher une conduite d'eau», nous dit M'hamed Sahraoui, architecte, urbaniste et promoteur immobilier bien connu. Il ne nie pas, pour autant, l'apport des Chinois avec lesquels il n'hésite pas à nouer des relations de partenariat. C'est dire que les entreprises étrangères n'interviennent pas uniquement, comme on pouvait s'y attendre, dans le secteur public. Elles fournissent, aussi, la main-d'œuvre aux entreprises locales. M. Sahraoui se félicite même de l'existence de ce créneau qui lui permet de pallier la pénurie de main-d'œuvre locale. «Je traite avec l'entreprise chinoise pour qu'elle mette à ma disposition les ouvriers dont j'ai besoin, cela revient moins cher que si j'avais recruté des ouvriers algériens, et le travail réalisé est de meilleure qualité et est exécuté dans les délais», soutient-il. Selon lui, avec les ouvriers algériens, «nous sommes obligés de refaire le travail 3 à 4 fois. En tant que promoteur, j'ai le souci de faire en sorte qu'il n'y ait pas de malfaçons, chose inadmissible pour le client». Notre interlocuteur déplore, enfin, l'absence de formation de la ressource humaine dans les métiers du bâtiment. R. K.