Résumé de la 1re partie Dans un petit village vivait une femme aussi travailleuse qu?une abeille, mais dont le mari était paresseux. Satisfait, l'homme retourna à la maison. Vous pouvez imaginer l?accueil que lui fit sa femme. Elle le traita de tous les noms et cria à lui rompre les oreilles. Il se réfugia donc près du poêle en attendant la fin de l'orage. La colère de son épouse ne retomba que deux jours plus tard. Elle fila de nouveau la laine et tricota un nouveau paletot encore plus beau que le précédent. Puis elle secoua son mari et lui ordonna sévèrement : « Aujourd'hui, tu feras ce que tu n'as pas fait la dernière fois. Tu iras au marché et tu y vendras ce paletot pour cinq pièces. Il est plus beau que le premier. Et surtout, ne le cède à aucune fée de la forêt pour quelque bon mot que ce soit !» Bon gré, mal gré, le mari fut contraint de se remettre en chemin. Au croisement, il vit que la fée l'attendait encore. Elle lui sourit avec amitié et, sans attendre, lui dit : «Montre ce qu'a confectionné cette fois ton épouse.» L'homme bafouilla et bégaya comme un écolier, mais il finit par céder ce magnifique paletot à la fée pour un nouveau bon conseil. «Rappelle-toi bien, lui chuchota-t-elle confidentiellement, cherche l'eau là où poussent l'herbe et l'osier.» Cette fois, l'homme ne fut pas tout à fait content du marché. Mais la nymphe lui susurra : «Ne crains rien, ce conseil te rapportera beaucoup plus que les cinq pièces que tu espérais tirer de ce manteau.» Le paresseux la crut et se mit bien ces mots en mémoire. Mais ça ne lui disait plus guère de rentrer à la maison. Il lambina, lambina... Et juste avant le dîner, franchit à pas de loup le seuil de sa chaumière. Aussitôt que sa femme le vit, elle comprit qu'il n'y avait rien de bon à attendre. Si elle l'avait pu, elle lui aurait écrasé le fameux bon conseil de la fée sur la tête ! Mais elle se contenta de piétiner rageusement son chapeau. Plusieurs jours durant, la paysanne n'adressa pas la parole à son mari. Mais elle ne pouvait laisser inactives ses mains industrieuses. Aussi emprunta-t-elle de la laine à sa voisine et se relança-t-elle dans la confection. Cette fois, elle fit une couverture, si grande qu'elle pouvait recouvrir deux lits à la fois. Elle la plia en trois, la donna à son mari et lui dit tristement : «Nous n'avons plus un sou. Tu peux retirer au moins dix pièces de cet ouvrage, mais surtout? ? Ne crains rien, l?interrompit le mari. Cette fois, je rapporterai de l'argent.» Mais, de nouveau, il n'en rapporta point. Vous devinez que la fée l'attendait encore en chemin. Le paresseux ne voulait pas lui parler, mais elle insista : «Allez, montre-le moi, au moins...» Elle le retint par la manche et le regarda si gentiment qu'il finit par étaler la grande couverture devant elle. Il n'aurait jamais dû le faire car, aussitôt, la fée fut transportée d'enthousiasme : «Il me faut cette merveille !», déclara-t-elle. Mais le paresseux était ferme comme un roc : non et non ! Aujourd'hui, il ne pouvait rentrer à la maison sans argent. (à suivre...)