Résumé de la 3e partie En regardant la mer, le paresseux eut l?idée de s?engager comme marin. Le paresseux se souvenant alors du second conseil de la fée, dit au roi qu'il allait essayer. Il parcourut alors tout le pays. Partout, ce n'étaient qu'aridité, sable, pierres, terre craquelée... Soudain, un lièvre traversa le chemin. «Bizarre qu'il soit aussi dodu», se dit le paresseux. «Il a le poil brillant comme de la soie. C'est bon signe. Où peut-il bien brouter ?» Il suivit l'animal et, peu de temps après, il arriva devant un profond ravin au fond duquel, surprise, poussaient des osiers et de haute herbes vertes. Il appela la population du royaume, lui demandant de se munir de pioches et de pelles. Et il lui ordonna de creuser à cet endroit. Peu de temps s'écoula. Et les piocheurs tombèrent sur une source vive d'eau cristalline. Elle était si puissante que son flot jaillit aussi fort que celui d'une rivière et envahit bientôt tout le ravin. Puis son cours tumultueux prit le chemin de la contrée aride. Le roi et la population remercièrent l'ancien paresseux d'avoir irrigué de nouveau leur terre. L'heureux homme ne put emporter tous les présents royaux qu'on lui fit. Pour deux sous, il s'acheta une charrette, y mit tous ses cadeaux, claqua du fouet et s'en alla tout droit chez lui. Avec ses chevaux rapides comme l'éclair, il y parvint en trois jours. Cela faisait bien longtemps qu'il était parti et plus personne ne le reconnut. Lui-même eut du mal à reconnaître sa propre ferme. Tout semblait si nouveau, si propre... Il y avait de nouvelles constructions de pierre, des granges, des clôtures fraîches en bois de bouleau. Le plus étonnant c'était cet air de château que lui donnait ce nouveau toit de bardeaux. Son épouse sortit sur le seuil. Elle accueillit un jeune homme qui, une corbeille sur l'épaule, revenait de la forêt. La paysanne sourit si tendrement au jeune homme que le c?ur du voyageur se serra. Lorsqu'elle se mit à embrasser et à cajoler le garçon, son sang ne fit qu'un tour et la colère lui monta à la tête. Il posa son fouet, sauta de sa charrette et traversa la cour en direction de l'intrus. Il levait le bras pour lui assener un terrible coup, lorsqu'il se souvint du dernier conseil de la fée. C'est pourquoi il baissa le bras et s'adressa à la paysanne avec amertume : «Tu as bien fait, femme, de te trouver un jeune fermier, puisque je t'ai abandonnée pendant de longues années. Il est évident que je ne suis plus rien pour toi...» «Mon Dieu ! Mon mari ... Mon cher petit mari !», cria la femme quand elle eut reconnu son époux. Et elle lui sauta au cou. «Ce jeune paysan est ton propre fils ! Il est né juste après ton départ. Depuis vingt années que tu m'as quittée, il a eu le temps de grandir !» Ainsi, tous trois se réjouirent de se revoir. Ils vécurent dans la prospérité et le bonheur. Ils chantèrent de joyeuses chansons tout en travaillant et, s'ils ne sont pas morts, vous les trouverez encore aujourd'hui, si vous vous rendez dans ce village, au c?ur des forêts profondes...