Résumé de la 6e partie Bouamrane croit que son fiIs lui a été subtilisé à la naissance par sa servante qui a mis à sa place son propre fils, né le même jour. A la fin de la journée les deux garçons reviennent. Bouamrane montre aussi le prétendu fils du domestique, qu'il dit être le sien. - Sidi el-cadi, regarde : il a essuyé le beurre que je lui ai mis sur le menton. C'est preuve qu'il a des goûts raffinés, tandis que l'autre l'a laissé couler sur ses vêtements ! L'autre c'est celui qu'il a élevé comme son propre fils, mais qu'il ne reconnaît plus. D'ailleurs, ce garçon s'exclame : ? Ce jeune homme est fou ! ? Comment cela ? demande le cadi ? Tout à l'heure, quand nous chevauchions, il a vu un champ de blé et il a dit que son propriétaire l'a mangé ! Or le blé était là, bien vert ! Nous avons ensuite rencontré un troupeau de brebis et il a dit qu'il est perdu, alors qu'un berger le gardait ! enfin on a vu un tombeau qu'on venait de construire, il s'est demandé si la personne qui s'y trouvait était morte ou vivante. Le cadi regarde le jeune homme taxé de fou et lui demande : «Comment expliques-tu ces propos étranges ?» ? Sidi el-cadi, dit-il, le champ de blé que nous avons vu est bien vert, mais je considère que son propriétaire l'a déjà mangé s'il a contracté des dettes ! ? Et le troupeau perdu alors qu'il a un berger ? ? C'est qu'il n'y avait que des brebis, pas de bélier, donc pas de reproduction... Or, si elles ne se reproduisent pas, les brebis finiront par disparaître ! ? Et le tombeau ? Comment peux-tu dire que la personne qui s'y trouve est vivante ou morte ? ? Elle est morte si on l'oublie tandis que si on se souvient d'elle, elle est toujours vivante dans l'esprit et les souvenirs des gens ! Le cadi hoche la tête et dit à Bouamrane. ? Tu as raison, c'est celui-là ton fils, il tient en cela de toi, prends-le donc. Bouamrane récupère donc son fils et rentre chez lui. Selon la tradition, le sage avait un autre garçon, mais moins intelligent que le premier. Un jour, il vient retrouver son père et lui dit : ? Père, mon frère est fou ! Il m'a dit qu'on ne pouvait marcher pieds nus. ll m'a donné deux sous et m'a demandé d'aller au souk acheter deux chevaux. Je ne lui ai pas obéi bien sûr, car les chevaux coûtent beaucoup plus que cela ! Il s'est plaint du soleil et m'a envoyé acheter deux ombres. J'ai ri : on ne vend pas ce genre de chose. Ensuite, il m'a dit que le chemin est trop long, il m'a demandé de le porter et il a dit qu'il me portera. Mon frère, je le répète est fou ! Bouamrane secoue la tête. ? Ton frère n'est pas du tout fou ! C'est toi qui ne comprends rien ! Les chevaux qu'il t'a demandé d'acheter pour deux sous sont les chaussures pour protéger vos pieds, les deux ombres sont des chapeaux de paille pour vous abriter du soleil et en te proposant de vous porter l'un l'autre, il voulait tout simplement que vous conversiez, afin de tromper l'ennui ! (A suivre...)