Portrait ■ Dans sa dernière lettre d'information, le Maghreb des films annonce la projection le Samedi 11 octobre (2014) dans un cinéma parisien en l'occurrence «L'entrepôt» un film du réalisateur Rachid Merabet «Slimane Azem une légende de l'exil». Le moyen métrage de 52 minutes a été sélectionné pour une première projection après sa sortie par le Magrheb des films et a obtenu un prix d'encouragement au Festival algérien du film amazigh. Sorti en 2005, le documentaire, hommage au grand interprète d'expression kabyle, fabuliste, poète, parolier et musicien, traite de la place de l'exil dans la vie du chanteur. Eternel expatrié depuis 1940, mobilisé au cours de la deuxième guerre mondiale Slimane Azem subira l'exil jusqu'à sa mort. Le film de Rachid Merabet réalisé 20 ans après le décès de l'artiste (1983) permet une reconstitution de l'émigration non seulement algérienne en France mais aussi marocaine et tunisienne. Pour ne citer que les pays colonisés du nord de l'Afrique. Pour revenir au documentaire consacré à Slimane Azem «l'un des plus fameux représentants de la chanson algérienne du siècle dernier», il demeure un éclairage, à travers une œuvre artistique, sur les déchirements, la solitude, l'isolement, la séparation et l'incertitude d'une génération d'hommes poussés à quitter leur terre natale afin d'échapper à une existence précaire et se diriger vers des horizons inconnus. Tout est dit, confié, révélé en musique et par les images. Ses chansons sont inspirées de son parcours personnel, des aléas la société algérienne de l'époque, et de la poésie de Si Mohand Ou m'hend, barde incontesté. Deux beaux textes du chantre de la chanson kabyle, restés immortels et faisant référence, l'un à la colonisation «Affagh Ayajrad tamourtiw» (Eloignez-vous criquets envahisseurs de mon pays) et l'autre à l'indépendance de l'Algérie «Idhahred wagour» (La lune est apparue). Slimane Azem est né le 19 septembre 1918 au village de Agouni-Gueghrane dans la wilaya de Tizi Ouzou. Dès l'âge de 11ans il goute à son premier exil en commençant à travailler sur les terres des colons à Staouéli, à l'ouest d'Alger. «Slimane Azem, une légende de l'exil» est le premier documentaire coproduit avec une chaîne de télévision française. Le réalisateur de ce moyen métrage, Rachid Merabet a fait ses études à l'Ecole des beaux-arts de Bourges pour se diriger vers la formation de réalisateur à l'université à Poitiers. En 1993, il tourne «Itinéraire bis, road-movie» documentaire portant sur ses origines. En 1995, il achève deux autres films «Clair de lutte», où il montre l'histoire de la lutte ouvrière au cours d'une grève dans une entreprise automobile en France et «Juste une lueur» tourné dans un des quartiers sensibles des banlieues françaises. Pour rappel, le Maghreb des films né en 2009 a pour vocation de promouvoir les films du cinéma maghrébin en ciblant un large public et le familiariser avec le septième art issu d'Afrique du Nord.