Résumé de la 32e partie ■ A Irma et Aline,Mme Claire voulut redonner espoir en expliquant qu'elle avait entendu dire qu'elles quitteraient bientôt la prison pour être admises dans un véritable hôpital.... Maintenant, je vais emmener madame Claire chez nos autres malades. Je reviendrai vous voir ce soir, après le dîner. — Au revoir, madame Claire ! dirent en chœur Irma et Aline. — Moi aussi, je reviendrai bientôt, répondit la visiteuse. En attendant, je vous souhaite un bon dîner et une bonne nuit, pleine de beaux rêves. — Vous avez raison, remarqua Irma. Le droit de rêver est à peu près la seule liberté qu'il nous reste ! Dans le couloir, la visiteuse confia à sœur Dorothée : — J'ignorais que le docteur Hermet venait d'être remplacé. C'était pourtant un brave homme. J'espère qu'il n'y a pas de relation entre son départ et l'évasion de Maureen. — Absolument aucune. Mais Aline n'avait pas tout à fait tort : il était trop vieux. Compte tenu de l'état de certaines de nos malades, notamment ces deux que nous venons de voir et qui ont le sida, il nous fallait un plus jeune praticien, mieux informé des thérapies nouvelles. Le docteur Durand, qui est arrivé il y a trois jours, me paraît offrir de ce point de vue-là toutes les garanties indispensables. Il a été interne pendant trois ans à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. Si vous ne nous quittez pas trop vite, vous pourrez peut-être le rencontrer. Ce sera bientôt l'heure de sa visite. — Je n'ai pas l'intention de partir déjà, ma mère, je souhaite voir aujourd'hui toutes vos malades. — Très bien. Dans ce cas, allons-y. Dans une deuxième chambre, plus vaste que la première, quatre lits étaient placés côte à côte. Trois seulement étaient pour l'instant occupés. Par Aïcha, Dominique et Sylvana. La visiteuse les connaissait pour être déjà venue bavarder avec elles à plusieurs reprises. Tandis que Dominique et Sylvana s'étaient retrouvées à l'infirmerie pour des problèmes bénins (Dominique, une vilaine plaie infectée causée par un accident dans l'atelier, Sylvana, une forte grippe avec complications), Aïcha, l'Algérienne, était la plus gravement atteinte. Elle souffrait d'une tuberculose chronique, contractée dans son pays alors qu'elle était petite fille et que la médecine moderne n'arrivait pas totalement à guérir. Plusieurs fois dans l'année, elle retombait en langueur et se remettait à tousser. Les médecins lui prescrivaient de solides antibiotiques assortis d'un repos complet. Allongée sur son lit, elle regardait ses deux camarades jouer aux cartes. — Qui gagne ? demanda la visiteuse. — Pour le moment personne ! répondit Dominique dont la voix était éraillée d'avoir trop fumé. — Et pourquoi Aïcha ne joue-t-elle pas ? — Le jeu, ça me fatigue, maugréa l'intéressée sans esquisser le moindre mouvement. — Vous fumez trop, Dominique! dit sœur Dorothée. Le docteur Durand me l'a fait remarquer hier. Vous gênez Aïcha. A suivre