Médicaments ■ Chaque année, les services de santé enregistrent 45 000 nouveaux cas. La facture pour les traitements est de plus en plus lourde aussi. Selon le directeur général de la PCH, M'hamed Ayad, la facture des médicaments de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) destinés au traitement du cancer en 2014, a dépassé les 22 milliards de dinars. Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, qui s'exprimait hier, lors de la visite de l'Etablissement public de santé de proximité d'In Amenas, a révélé que près de la moitié (42%) des acquisitions de médicaments auprès de la Pharmacie centrale des hôpitaux sont destinés à la prise en charge de la pathologie du cancer. Ce n'est pas fini. La prise en charge des cancéreux coûtera à l'Etat 200 milliards de dinars durant le prochain quinquennat, a révélé le Pr Messaoud Zitouni, ajoutant que la Sécurité sociale se penche actuellement sur un projet impliquant le financement privé. Chargé par le chef de l'Etat du suivi de ce plan (2015-2019), le spécialiste a fait savoir, par ailleurs, qu'un projet est actuellement en cours d'«étude» par la Sécurité sociale, prévoyant d'impliquer le financement privé dans la prise en charge des malades atteints de cancer «afin qu'aucun Algérien ne soit dispensé des soins». Il a plaidé, s'agissant de cette question, pour que soient «rationalisées» les ressources financières dégagées par les pouvoirs publics au profit de l'oncologie et déploré l'absence de «comptes nationaux de santé» lesquels fi-xeraient les «priorités» accordées à ces financements. Pour sa part, le Pr Hassan Mahfouf, chef de service de chimiothérapie à l'hôpital de Rouiba, a mis en exergue les souffrances des patients, qui se déplacent d'un service à l'autre, appelant à l'organisation du traitement et à l'orientation du malade en vue de le soulager. Les cancers viennent en deuxième position des maladies mortelles en Algérie, à hauteur de 8% après les maladies cardiovasculaires qui provoquent la mort de 20% de la population. S'agissant des cancers les plus répandus mais pouvant être prévenus grâce au dépistage précoce, le cancer du sein vient en tête avec 65 cas pour 100 000 habitants, suivi du cancer du poumon (18 cas), le cancer colorectal (16 cas), la vessie (14), et la prostate (10 cas). Le spécialiste a, par ailleurs, insisté sur l'impératif de lutter contre le charlatanisme qui retarde le traitement et la guérison, tout en encourageant la chimiothérapie à domicile, affirmant que la facture de l'hospitalisation sur une dizaine de jours s'élevait à 16 millions de centimes. Pour ce faire, les malades atteints de cancer devront faire preuve de patience, puisque l'ouverture de certains centres anticancer à travers le pays, tant promise par les pouvoirs publics et prévue initialement pour décembre dernier, n'est pas pour demain. En visite dans la wilaya de Blida la semaine écoulée, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a précisé que ce report est dû au retard dans la livraison des équipements médicaux.