Echec ■ L'oléiculture algérienne se cherche encore. Et les affres du terrorisme, qui ont décimé des milliers d'oliviers des années durant, ne peuvent aujourd'hui encore suffire à expliquer cet échec. Ils sont, en effet, nombreux à mettre à l'index des processus de production obsolètes et un manque d'agressivité pour pénétrer les marchés à l'extérieur. Autre raison évoquée : le déficit flagrant dans l'organisation de ce secteur et une incapacité des acteurs à faire en sorte de mettre sur le marché un produit répondant aux normes de qualité internationales. «La base productive s'élargit davantage en raison de la rentabilité de l'investissement dans cette activité. Mais nous ne pouvons pas continuer à produire sans avoir une organisation capable de mettre sur le marché des produits oléicoles de qualité», expliquait à ce propos le directeur de l'Institut d'arboriculture fruitière et vigne (Itafv), Mahmoud Mendil, lors d'un séminaire tenu à Alger courant mars et consacré à la qualité des produits oléicoles. Si l'activité oléicole a dépassé sa zone traditionnelle pour s'étendre à plusieurs régions du pays y compris au Grand Sud, force est de constater qu'elle reste limitée quant il s'agit d'aller vers les marchés extérieurs qui sont de plus en plus importants. Ainsi la multiplication des acteurs engendrée par l'extension de cette culture exige, selon M. Mendil, la mise en place d'un conseil national oléicole, où seront représentées toutes les parties concernées y compris le consommateur. «L'objectif de cette organisation interprofessionnelle est d'arriver à mettre sur le marché un produit consommable du point de vue de la qualité à des prix accessibles pour le consommateur et récupérer la place de l'Algérie dans le concert des nations», résume-t-il. D'autant qu'outre la valeur économique, il en va aussi de toute la symbolique sociale, culturelle et historique qu'attache l'Algérien à l'olivier. Pour répondre aux besoins de normalisation, le secteur prévoit de mettre en place quatre laboratoires d'analyse d'huile d'olive, une nécessité recommandée par le Conseil oléicole international (COI) dont l'Algérie est un membre fondateur. «La normalisation constitue un enjeu et un défi, tout comme l'organisation interprofessionnelle, d'autant que l'oléiculture algérienne dispose d'un potentiel et une énorme opportunité sur le marché», estime l'Algérien Amar Assabah, directeur exécutif adjoint du COI, dans son intervention à ce séminaire.