Résumé de la 4e partie n Le roi commençait à comprendre le pourquoi de pareille proposition. «Sire, continua le vieux savant, la princesse votre fille priait pour tous, pour vous et votre royaume et même pour ceux que vous avez comme voisins, sans oublier les animaux et toutes les autres créatures de Dieu.» Il allait remercier le vieil homme respectable qui se tenait devant lui quand il l'entendit reprendre de sa voix posée : «Sire, lui conseilla-t-il, s'agissant d'un simple petit trou à faire dans un mur et d'une toute aussi simple obstruction du petit canal que vos gens ont construit près de la source, et afin de confirmer la réputation de Sainte de votre fille la princesse Lowayla, il serait plus sage de confier les travaux à cette dernière sans aucune autre présence que celle de ses deux demoiselles de compagnie Chemsa et Kamra. Elle m'a, d'ailleurs, déjà fait savoir qu'elle était capable d'exécuter pareille tâche et qu'elle serait bien heureuse de pouvoir contribuer à mettre fin au calvaire de votre royaume». Un large sourire éclaira le visage du roi à l'idée de voir sa fille, une princesse de sang, se transformer en sapeur ! Ravie de satisfaire son père le roi qui venait de lui demander, sur les conseils du vieux savant, de creuser un trou dans un mur et de boucher un canal, sa joie de le servir et de servir son peuple n'avait d'égal que son empressement à manier, pour la première fois de sa vie, une pelle et une pioche ! Cela devait être un spectacle extraordinaire auquel pas même le roi, son père, ne pouvait assister ! Au premier coup de pioche porté au mur par Lowayla, les trois jeunes filles furent étonnées du bruit qui sortait de sous terre, au pied du grenadier, et qui grandissait au fur et à mesure que le trou à percer dans le mur d'enceinte s'élargissait. Chemsa et Kamar, à qui ce travail semblait un jeu nouveau pour une altesse royale, étaient de plus en plus impatientes de voir le fruit des efforts de leur princesse qui mesurait, à juste titre, l'enjeu de ce que son père le roi lui avait demandé de faire. Quand, le trou ayant été enfin percé, elles purent voir à travers le mur, les trois jeunes filles ressentirent avec émoi la terre trembler légèrement sous leurs pieds. Lowayla était en transe ! Il lui restait à obstruer le canal, ce qui était bien plus aisé que de faire un petit trou dans un mur, aussi épais soit-il ! La terre qui tremblait de plus en plus et le grenadier qui s'agitait dans tous les sens lui faisaient comprendre que la fin des souffrances de son peuple était toute proche. «Dieu est grand», «Dieu est grand», «Dieu est grand» crièrent Lowayla, Chemsa et Kamar, la tête et les mains levées vers le ciel quand, le canal fut enfin obstrué, l'eau sortit subitement de terre dans un jet si puissant et si haut que les gardes du palais eurent droit à une douche aussi inattendue que fraîche ! Tout venait de rentrer dans l'ordre ! Dès le lendemain et sur ordre du roi, les services techniques procédèrent à la destruction d'une partie du mur d'enceinte du palais et modifièrent son tracé, rendant ainsi l'accès à la source de manière totalement libre pour tous. Le roi promulgua, le jour même, un décret par lequel la parcelle de terrain d'assiette de la source, rebaptisée simplement «Source de la fille du roi» sur conseil du vieux savant, était soustraite pour toujours du domaine royal et l'eau, un don de Dieu, qu'elle produirait était offerte à l'usage de tous. Il faut croire que Lowayla était vraiment une Sainte. Il faut, également, croire que la source portant son nom, la «Source de la fille du roi», est une source miraculeuse.