Constat n La scène musicale algérienne s'élargit et se diversifie. Elle s'ouvre à d'autres cultures et autres influences musicales. Et force de constater depuis quelques années, l'engouement des jeunes pour le jazz au point que depuis 2011, le 30 avril, on célèbre la Journée internationale du Jazz, une journée décrétée par l'Unesco. C'est dire qu'il existe bel et bien une génération de musiciens portant un intérêt artistique à ce genre musical, qualifié de « vecteur de liberté et de créativité qui favorise le dialogue interculturel et rapproche les peuples ». Cette génération nouvelle d'artistes à l'enthousiasme exceptionnelle cultive de façon talentueuse un «esprit de créativité et de dialogue». L'originalité de ces formations, à l'exemple de Ifrikya Spirit, tient de leur démarche artistique : aux instruments traditionnels viennent s'associer, se combiner avec justesse et de manière équilibrée, harmonieuse des sonorités puisées dans le répertoire jazz. Donc, leur musique aux accents chaâbi ou malouf ou autres sonorités du terroir est traversée, de part en part, par l'esprit jazzy. Cela créé dans différentes partitions et autres arrangement parfaitement orchestrés une véritable symbiose entre les sons de tous bords. Cela créé des images sonores et des atmosphères aux envolées lyriques spectaculaires. Ainsi, la démarche artistique de ces musiciens (à l'instar d'Arezki Bouzid, Mouhamed Shihadeh, Hacene Zemrani, Mohamed Amine Naas, Nadjib Gamoura, Nazim Kridech, Bakli Zatout, Kawthar Meziti...) passionnés de jazz transcrit des compositions avec finesse et subtilité, faisant ainsi voyager le public à travers un univers musical métissé, coloré, d'une grande richesse et diversité sonore. Avec le jazz, les artistes aspirent à «un moment de rencontre et de partage pour offrir aux nombreux adeptes du genre, des instants d'émotion, d'échange et de communion». Ils aspirent à d'« intense moments de partage et de bonheur». De l'avis des spécialistes, à l'exemple d'Adlene Ferdjioui, animateur de l'émission Black-blues consacrée notamment au jazz et membre de l'Association Muzaika, et pour qui « le jazz c'est la liberté, le désir, le plaisir et le respect de la singularité de chacun, c'est aussi un dialogue entre musiciens qui viennent de divers horizons, qui jouent ensemble et se qui se respectent», la réalité de la musique Jazz en Algérie est palpable. «Contrairement au préjugé et malgré la rareté des événements dédiés à ce style de musique, il existe en Algérie un public de jazz, d'autant plus qu'il y a une nouvelle génération du jazz qui est passionnée et s'entraine en autodidacte grâce aux tutoriels et aux outils internet et de très belles choses sont en train de se faire et que la musique jazz est portée par la jeunesse algérienne», confie-t-il.L'Association culturelle Musaika adhère pleinement à l'esprit jazz, vecteur de liberté, de tolérance et de respect, un esprit encourageant «l'innovation artistique, l'improvisation sur divers formes d'expression et l'intégration de formes musicales traditionnelles quelles que soient leurs origines, en souhaitant mettre en lumière la jeune scène jazz algérienne actuelle». Notons qu'en 2013, la ville de Constantine avait été inscrite par l'Unesco parmi les villes célébrant le jazz avec la tenue du 11e Dimajazz à la fin du mois d'avril. Yacine Idjer Musée saharien Inventaire des objets archéologiques Une large opération d'inventaire des objets archéologiques du musée Saharien d'Ouargla est en cours pour classer et valoriser ses collections selon les critères requis et étudiés, a-t-on appris de la directrice de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens sauvegardés de la wilaya. Lancée en 2016, cette opération intervient suite au transfert par la commune de la gestion et de l'exploitation du musée, construit en 1938 et classé site historique national dans la région, à l'Office national de gestion et d'exploitation des biens sauvegardés, a précisé à l'APS Mme Oum El-Kheir Benzahi. Confié à deux archéologues relevant de l'Office, l'inventaire vise la conservation des collections sur la base de méthodes scientifiques à même de rendre la valeur historique de ces objets, eu égard à leur valeur patrimoniale en tant qu'éléments de préservation de l'identité des civilisations qui se sont succédées dans la région, la mise en exergue des modes de vie des premiers habitants l'ayant peuplé, notamment après avoir constaté la perte et la disparition de nombreux objets du fait de l'acte humain ou de la dégradation, a-t-elle ajouté.Tout comme les autres sites archéologiques classés patrimoine national et disséminés à travers la wilaya d'Ouargla, le musée Saharien présente un aspect singulier, alliant dans sa conception architecturale les cachets islamique, arabo-africain et européen. Cet édifice renferment, entre-autres collections, des pièces archéologiques déterrés de la ville antique de Sedrata, des ustensiles et pierres sculptés, des pointes de flèches taillées en pierre, remontant vraisemblablement à la période préhistorique et d'autres à diverses ères de l'histoire, en plus de photographies retraçant des aspects de l'ancienne vie de la région d'Ouargla. Des actions sont en cours pour la réouverture, dans les brefs délais, de cette structure à la satisfaction du public leur permettant de découvrir le riche patrimoine d'Ouargla et des régions environnantes, selon la même responsable. Le musée Saharien d'Ouargla s'est vu accorder une large opération de réhabilitation et de restauration, pour un coût de 50 millions DA dégagés sur le Fonds de développement des régions du Sud. Les travaux de réhabilitation tiennent compte du cachet architectural local avec l'utilisation de matériaux locaux. Faisant partie des chefs-d'oeuvre urbanistiques implantés dans la wilaya d'Ouargla, l'actuel musée Saharien constituait, selon des sources historiques, une halte pour les caravanes culturelles en provenance des régions de la Saoura, du Gourara et du Grand Touat de passage dans les régions d'Oued-Mya (Grand Ouargla) et d'Oued Righ (Grand Touggourt). APS Danse contemporaine A la croisée des styles l Un spectacle de danse contemporaine, alliant la finesse de la danse classique à la liberté de mouvement du contemporain, a été animé dimanche à Alger par des troupes qui ont exploré le potentiel chorégraphique du modern jazz.Animé par le ballet chinois Chongqing Ballet Theater et la troupe américaine Bodytraffic, ce spectacle a été organisé à l'Opéra d'Alger, Boualem Bessaih dans le cadre du 8e Festival international de danse contemporaine (FIDC) inauguré samedi.Composé d'une dizaine de danseurs sur scène, le Chongqing Ballet Theater a présenté son spectacle Mountains and Water (montagnes et eau), une juxtaposition de tableaux contemporains en solo et de chorégraphies de groupes proches des comédies musicales sur fond de modern jazz.Alliant des pas et des figures de la danse classique à des créations contemporaines, le ballet a exploré et restitué la fluidité du thème musical choisi, une fusion entre jazz, tango et musique électronique tirée du travail du groupe Gotan Project qui se traduit également pas des pas de danse empruntés au tango.Dans ce même esprit, la troupe américaine Bodytraffic a revisité des classiques du jazz de plusieurs époques différentes en explorant les danses qui accompagnaient cette musique et en faire la base d'un travail contemporain intitulé Ode To Joy (Ode à la joie).Dans un registre plus recherché, les danseurs de Bodytraffic ont également présenté, à un public peu nombreux, de brefs tableaux d'une chorégraphie intitulée (Maisons fragiles) traduisant par le mouvement un état de vulnérabilité de l'homme dans son environnement et restituant les angoisses et les peurs générées par cette fragilité.Cette deuxième soirée du FIDC a également été marquée par le passage de la Compagnie Nouara Idami et de la coopérative culturelle Face To Face de Batna.Le 8e FIDC, qui accueille l'Ethiopie comme invité d'honneur, se poursuit jusqu'au 2 mai avec des spectacles de troupes venues d'Allemagne, du Mexique, de Russie ou encore d'Egypte.Le festival prévoit également des passages de ces spectacles au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria ainsi qu' l'esplanade Ryadh el feth dans le cadre du salon national de la créativité.