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Histoires vraies : La dame aux chats
Publié dans Info Soir le 22 - 07 - 2017

Résumé de la 4e partie - C'est ainsi qu'Amanda, qui depuis quelques années était en liberté sous condition, se retrouve derrière les barreaux.
Rubrique mariages : «Jay Freeman, artisan bijoutier, vient d'épouser la ravissante Amanda Paddington. Tous les vœux du Salinas Chronicle aux nouveaux époux.»
Amanda est tout heureuse de son nouvel état. Son mari est charmant et, pour améliorer l'ordinaire du ménage, la blonde Amanda trouve un job : elle obtient la gérance d'une pension de famille.
Un de ses clients est un ancien ingénieur d'origine danoise : Kurt Friedson, un peu trop myope pour conduire...
Il dispose de certains revenus. Amanda lui sert de chauffeur.
— Monsieur Friedson, il faudra que je vous fasse connaître mes petits chats. C'est ma passion. Parfois mon mari me dit que j'exagère. J'en ai près de cinquante à la maison.
Mais ce bonheur peuplé de minets dure peu. Le destin guette Amanda. Tout d'abord elle est licenciée de son poste de gérante. Presque aussitôt son mari, M. Freeman, fait une mauvaise chute qui le rend incapable de travailler. Amanda, son mari et les cinquante chats sont dans une mauvaise passe... Il faut vendre la voiture. Mais Friedson a la sienne. Dommage pour lui, il déteste conduire !
— Chéri, je pars, j'ai mon bus dans dix minutes. Je vais conduire Friedson en ville.
— Donne le bonjour à Kurt Friedson et sois prudente au volant.
Désormais, tous les jours Amanda sert de chauffeur à son client et ami, l'ingénieur danois. Un charmant vieux célibataire sans famille. Amanda le connaît bien. Elle sait où il range ses chéquiers. Elle sait comment imiter sa signature.
— Dites donc, Kurt, vous ne pourriez pas me prêter un de vos fusils pour quelques jours ?
— Et pour quoi faire, ma chère Amanda ?
— J'ai l'intention d'aller chasser le dindon dans les collines.
— Prenez celui qui est accroché au-dessus du divan.
Amanda décroche le fusil. Pour elle c'est la seule chose à faire. Depuis quelque temps elle a pris l'habitude de signer un certain nombre de chèques à son propre bénéfice, en imitant la signature du charmant Kurt Friedson. Pas de doute, quand il va recevoir son relevé bancaire, il va s'étonner de ces ponctions. Pas difficile de remonter la filière.
Quelque temps plus tard on s'étonne de la disparition de M. Friedson. Amanda prétend tout ignorer. Elle donne des explications embrouillées sur tous ces chèques bizarres que l'ingénieur lui aurait signés.
— Amanda, nous sommes persuadés que vous avez tué Kurt Friedson. Avouez que vous avez abandonné son corps dans la campagne, sans sépulture chrétienne. Un chrétien sans sépulture qui en est certainement tourmenté...
Amanda reste songeuse.
— Oui, c'est vrai, son corps est resté sans sépulture...
Pour qu'on enterre décemment ce pauvre Friedson, Amanda avoue, pour la troisième fois de sa vie, un meurtre par intérêt. Trente ans après ses premiers crimes. Désormais elle restera définitivement sous les barreaux. De bonnes Ames recueillent les cinquante chats qui regrettent leur maman.


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