Résumé de la 1re partie n L'argent... Un mot qui, pour Sophie Mercier, est synonyme de soucis sans nombre. Toutes ses tentatives pour faire apparaître Honoré Menetret, le mari d'Elodie, ont été des échecs complets. Sophie a d'abord recouru aux tables tournantes, puis aux incantations devant le feu de la cheminée, elle a même obligé sa compagne à faire des processions dans le jardin, en chemise de nuit, tenant un cierge allumé : rien n'y a fait, l'époux défunt a obstinément refusé de se manifester... Ce 31 mai, le déjeuner des deux femmes se déroule dans un silence tendu. Penchée sur son assiette, Sophie Mercier observe son hôtesse du coin de l'œil. Elle n'a pas son air habituel, sa bonhomie de petite blonde replète ; son front est soucieux, sa bouche a pris un pli dur qu'elle ne lui avait jamais vu... Sophie craint le, pire et c'est effectivement le pire qui arrive... Elodie s'adresse brutalement à elle : — Ma chère, vous m'avez trompée ! Bien entendu, Sophie Mercier se récrie : — Comment pouvez-vous dire une chose pareille ! Elodie Menetret durcit encore le ton : — Comme j'ai été bête de vous faire confiance ! Vos pouvoirs, c'est de la comédie ! Vous avez joué la comédie pour profiter de mon hospitalité. Sophie essaie de donner le maximum de conviction à sa belle voix grave. Elle enveloppe son interlocutrice de son regard le plus pénétrant. — Mais si, j'ai des pouvoirs. Je les tiens de mon oncle. Dans ma famille, ils se transmettent d'oncle ou de tante en nièce ou neveu... Si votre mari n'a pas voulu venir, c'est qu'il hésite encore, attendez un peu. Mais le charme ne joue plus. Elodie réplique sèchement : — Vous ferez vos bagages après le déjeuner. Je veux que vous soyez partie ce soir. Sophie Mercier reste silencieuse... Elle réfléchit. Il faut trouver quelque chose... Elle prend la parole d'un ton apparemment détaché. — Dommage ! J'allais employer un nouveau moyen et, cette fois, j'étais sûre que votre mari allait vous apparaître... Malgré elle, Elodie Menetret est troublée, comme chaque fois qu'elle entend parler de son mari. — Quel moyen ? Sophie laisse s'écouler un instant pour bien marquer son effet : — L'hypnose ! — L'hypnose ?... — Oui. Je vous endors. Votre esprit quittera doucement votre corps et rejoindra celui de votre mari. Vous vous verrez tout seuls, sans témoin. Elodie Menetret est bouleversée. — Je vous crois. Essayons tout de suite. Elle va s'allonger sur le divan du salon. Sophie la rejoint et s'installe près d'elle. — Laissez-vous aller... Regardez-moi dans les yeux et comptez lentement... Docile, Elodie Menetret obéit... Bientôt, sa voix se fait plus faible, sa respiration plus régulière. Ses paupières se ferment. A «dix-neuf», elle est endormie... 14 juin 1984. Caroline Drumond se trouve dans le bureau de M. Mariel, commissaire de Villemomble... Caroline Drumond a bien des choses à dire à la police... A suivre