Tension Le torchon brûle entre les enseignants et le proviseur de ce lycée d?El-Madania. L?Académie est également ciblée. Un rassemblement des enseignants du secondaire, ce lundi vers 14h, devant l?Académie d?Alger en «solidarité avec les enseignants du lycée Mohamed-Boudiaf», tel est le mot d?ordre lancé jeudi dernier par le Conseil des lycées d?Alger (CLA). Ce mouvement appelle l?ensemble de la corporation des enseignants des autres lycées d?Alger à rejoindre le rassemblement qui aura lieu ce lundi après-midi devant le siège de l?Académie. Il est à rappeler que cet appel intervient à la suite du bras de fer qui oppose, depuis le début de l?année scolaire, les enseignants du lycée Mohamed-Boudiaf à leur proviseur, essentiellement au sujet des inscriptions «sauvages» et de la mutation de cinq adjoints éducateurs. C?est pourquoi, ces enseignants protestent, encore une fois, selon eux, pour «dénoncer la dégradation du pouvoir pédagogique des enseignants, l?abus de pouvoir, l?arrogance et l?arbitraire de l?Académie, le retour des sanctions collectives, le non-respect de la réglementation et la multiplication d?actes illégaux», écrit le collectif du CLA. Scandalisés par le silence de l?Académie, «les enseignants du lycée Boudiaf ont riposté en boycottant les organes consultatifs et les conseils de classe, en procédant à la rétorsion administrative des notes et en observant plusieurs journées de grève», précise-t-il. Comme les enseignants refusent l?argument de l?administration portant sur les «mutations disciplinaires déguisées en redéploiement des effectifs». Ils estiment que «l?Académie a voulu vite enterrer ce mouvement, qui, au regard des problèmes posés, n?est pas réduit seulement au seul lycée Mohamed-Boudiaf. En effet, plusieurs collectifs de lycée tentent de résister contre les effets destructeurs de la violation du pouvoir pédagogique des enseignants, la détérioration de l?ambiance de travail, la marginalisation des enseignants et les décisions arbitraires qui bafouent les règles de légalité des actes administratifs». Le doigt est pointé vers le directeur de l?Académie qui, sur un «ton moralisant (?), a voulu banaliser une situation grave qui discrédite l?acte pédagogique et, par ricochet, l?école publique et les enseignants», a relevé le CLA. Il voit, par ailleurs, que «ce désengagement fataliste ne peut qu?encourager la généralisation des infractions à la législation scolaire et aux lois de la République». Enfin, ce rassemblement est, selon le CLA, «la seule réponse concrète pour défendre notre dignité et notre métier» et «un cri contre la hogra et l?humiliation». Il conclut en demandant à la tutelle : «Laissez-nous travailler !»