Résumé de la 22e partie De Salvo a grandi totalement obsédé par le sexe. Il subissait des pulsions sexuelles parfois incontrôlables. Il était obsédé par les femmes, qu'elles soient jeunes ou âgées, jolies ou non. De Salvo a répété ne pas comprendre pourquoi il avait commis ces meurtres. Il en rejetait tour à tour la responsabilité sur son épouse, sur son éducation, sur sa sexualité débordante, sur la société, parfois sur lui-même. Il disait souvent qu'il était passé aux aveux dans l'espoir de comprendre ses pulsions et de les guérir. La série de meurtres de l'Etrangleur commença peu après la sortie de prison de De Salvo. A cette époque, son épouse se refusait à lui et ne voulait pas qu'il la touche. Dans le récit de De Salvo, la pulsion criminelle survenait chaque fois que la victime lui tournait le dos. Ce geste éveillait en lui un sentiment de haine qu'il ne pouvait maîtriser. Les explications du Dr Brussel concernant la psychologie de l'Etrangleur sont ahurissantes de clairvoyance et d?exactitude. Il a donné ces explications lors de l'entrevue avec le comité médico-psychiatrique le 29 avril 1964 (7 mois avant l'arrestation de DeSalvo). Les aveux de De Salvo allaient complètement recouper les intuitions du psychiatre : les différences dans l?âge des victimes résultaient «de changements survenus dans la personnalité de cet homme. Durant cette période de deux ans, il a grandi ??psychosexuellement??, passant de l?enfance à la puberté pour devenir un adulte. (?) Les cinq premières victimes, les femmes âgées, n?ont pas de sperme dans le vagin. Elles ont été manipulées avec un objet ou manuellement. Un petit garçon ne sait pas faire l?amour avec une femme : il n?y aurait pas eu de pénétration. Et l?Etrangleur a agi comme un enfant. (?) Lorsqu?il fouille l?appartement de ses victimes, ce n?est pas pour y dérober un quelconque objet de valeur. Cette fouille s?apparente à celle à laquelle il soumet les corps de ses victimes : un vague désir, mais très puissant, une quête de connaissance intime, l?envie de partager des secrets avec sa mère adorée. Tout garçon normal finit par évacuer l?obsession qu?il éprouve pour sa mère. Il transfère ses désirs sexuels vers des filles de son âge. (?) Je suis convaincu que l?Etrangleur a réalisé ce cheminement en l?espace de quelques mois.» Et d?ajouter : «Au stade suivant, il est dans un état ressemblant à la puberté. Il tente de faire l?amour avec ses nouvelles victimes. Mais ces tentatives sont maladroites et révèlent son immaturité. A ce moment-là, ses victimes sont toutes déjà mortes ou pour le moins inconscientes. Sa pénétration du vagin n?est pas complète pour les deux ou trois premières jeunes femmes. Il les aime et les hait en même temps. Il les désire et les veut mortes. Cette ambiguïté est typique de la schizophrénie. Il expose les cadavres dans des poses grotesques, en les maquillant hideusement afin de démontrer sa haine et son mépris. La première des jeunes victimes est ??simplement?? étranglée et elle a du sperme dans le vagin. Les suivantes arborent des traces de morsures et du sperme est non seulement retrouvé dans le vagin mais aussi sur les seins. L?homme a fourré des sous-vêtements dans la bouche des 3e, 4e et 5e victimes : ce n?est pas pour les réduire au silence, car elles étaient déjà, à coup sûr, mortes ou inconscientes, mais pour les humilier davantage...».