Stratégie Le vice-président américain, Dick Cheney, et le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, ont maintenu le flou sur un calendrier de retrait américain d'Irak. Les deux hauts responsables se sont exprimés dans des interviews sur les principales chaînes américaines, dimanche, alors que plusieurs voix, au sein de l'opposition démocrate aux Etats-Unis, se sont, récemment, élevées pour réclamer un plan de retrait progressif des troupes américaines d'Irak. M. Cheney a assuré sur la chaîne Fox que «une fois la mission accomplie, un gouvernement irakien en place et des forces de sécurité capables de maîtriser la situation, nous partirons. Nous n'avons aucun désir de rester un jour de plus que nécessaire». «Nous ne donnerons pas de calendrier artificiel pour quitter l'Irak, car cela encouragerait les terroristes et leur ferait croire que nous perdons patience», avait déjà affirmé la semaine dernière le président George W. Bush dans son discours sur l'état de l'Union. M. Rumsfeld a, pour sa part, déclaré sur la chaîne NBC qu'il aimerait «profondément être assez malin et sage pour savoir précisément quand nos troupes pourront partir. On ne peut pas le savoir». Il a jugé essentielle l'attitude de l'Iran et de la Syrie qui pourraient retarder les progrès en Irak. Interrogé par la chaîne ABC sur le temps nécessaire pour entraîner les forces irakiennes et permettre de sécuriser l'Irak, M. Rumsfeld a répondu : «C'est impossible à savoir pour plusieurs raisons. La première (est que) nous ignorons quel sera le comportement de l'Iran et de la Syrie, nous ne savons pas s'ils vont être une aide ou un obstacle.» Actuellement, a ajouté M. Rumsfeld sur CBS, «l'Iran n'aide pas et la Syrie non plus». Pour le chef du Pentagone, l'évolution du processus politique est aussi une inconnue. «Nous ne savons pas de quelle façon le processus politique va inciter les gens à se détourner de l'insurrection pour soutenir le gouvernement». En fin de semaine, les responsables du Pentagone avaient admis leurs difficultés à estimer l'état de préparation des troupes irakiennes, tablant sur le maintien d'environ 135 000 soldats américains sur place cette année. Le Pentagone vise un chiffre de 200 000 Irakiens faisant partie des forces de sécurité «en octobre prochain au moment du vote sur la Constitution» irakienne, ajoutait M. Rumsfeld. L'Irak, qui a organisé le 30 janvier ses premières élections multipartites depuis plus de 50 ans, attend les résultats définitifs prévus «avant le 10 février», selon la Commission électorale irakienne.