A l?approche de la saison estivale, le département de la Santé a rendu publics les résultats fraîchement obtenus des analyses d?eau de baignade à l?échelle nationale : 25% des plages sont polluées. Alger détient la palme avec 65% des plages polluées. Les estivants seront contraints de s?éloigner de la capitale pour trouver une plage propre. Hier, lors d?une conférence de presse animée au ministère de la Santé, le Dr Mohamed Ouahdi, sous-directeur des activités de santé de proximité, a affirmé que «62 à 65 % des plages algéroises sont de Mauvaise qualité bactériologique (MQB), selon les derniers résultats arrêtés ce mois. Elles sont donc polluées.» Il ajoutera : «Plus on s?éloigne des pôles urbains plus les plages sont propres, donc de Bonne qualité bactériologique (BQB). Et plus on se rapproche de ces zones urbaines plus les eaux de baignade sont polluées.» Il a cité l?exemple de trois plages très fréquentées, à savoir R?mila, Kittani et Palm Beach. A ce propos, il dira : «Ces plages sont polluées par les eaux usées domestiques rejetées directement dans la mer sans traitement préalable. Il faudra réhabiliter les stations d?épuration d?eau.» Le conférencier a souligné, au passage, l?inconscience des estivants riverains qui se baignent dans ces plages, malgré l?interdiction de baignade. Ils ne s?inquiètent nullement de la qualité de l?eau, même lorsque les conduites d?évacuation des eaux usées sont apparentes et que le déversement se fait à ciel ouvert. Le département de la santé reste impuissant devant de tels comportements. Cela dit, ce même département subit les conséquences de ces actes qualifiés d?incivils. Des campagnes de sensibilisation sont envisagées par le ministère, dans ce sens, afin d?éviter les épidémies. Il faut tout de même s?interroger : où se baigneront les Algérois ? Sachant qu?il faudra s?éloigner de la capitale pour trouver une plage propre. Il faut signaler que les plages de BQB ne sont pas forcément autorisées à la baignade. L?accessibilité est souvent un motif d?interdiction pour cause de danger. Le peu de plages permises à la baignade à Alger verront cet été un rush incroyable. Il est à rappeler que c?est la commission pluridisciplinaire siégeant à la wilaya qui est seule habilitée à décréter l?interdiction ou non d?une plage à la baignade. Cette commission est présidée par le ministère du Tourisme. Le conférencier a, justement, suggéré que le ministère de la Santé puisse avoir un poids conséquent dans la prise de cette décision.