Tendance n La friperie et les produits chinois contrefaits qui ont inondé le marché, constitueront désormais les deux pôles commerciaux les plus fréquentés. Les premiers conteneurs de friperie ont commencé à «débarquer» en Algérie vers la mi 90. En d?autres termes, pendant une période où le pays traversait une phase d?instabilité des plus rudes et, l?Algérien, n?ayant pas d?alternative dans ce cas, a dû revoir ses habitudes d?achat. Vendus à des prix «insignifiants», ces vêtements usagés vont donc être une véritable intrusion dans sa vie socio-économique. La prolifération de vendeurs de friperie, notamment dans la capitale, confirme cette nouvelle tendance. Réticent au début, orgueil et fierté obligent, l?Algérien, pris au piège de «la griffa» hors de prix, finira par «céder» et acheter. La tentation était plus forte. Il est vrai qu?à l?époque, à l?approche de l?Aïd par exemple, les boutiques situées à la rue Didouche-Mourad ou à Bab Azzoun étaient prises d?assaut par des familles qui venaient habiller leurs enfants. Mais il faut dire que les temps ont changé et les magasins de friperie ainsi que les produits chinois contrefaits, qui ont inondé le marché national, sont là et constitueront désormais les deux pôles commerciaux les plus prisés. Si un tee-shirt provenant de Chine est vendu à 400 DA au marché de «Dubaï», dans une friperie on peut l?avoir à 50 DA. «Mieux vaut acheter un produit usagé, mais de marque qu?un produit neuf, mais contrefait et de surcroît relativement cher parfois», constatent des citoyens interrogés. Pour eux, si le côté santé est assuré, les vêtements sont les meilleurs, pour peu qu?ils soient de qualité et propres. Ce qu?il faut relever en effet c?est que contrairement aux idées répandues, ce n?est pas seulement la dégradation du pouvoir d?achat qui a poussé les gens à «consommer friperie», mais aussi le fait qu?ils trouvent dans cette marchandise «une diversité de modèles bien confectionnés et avec un tissu de qualité». Il est vrai que si l?ouverture économique en Algérie n?est pas modulée, c?est-à-dire inadaptée aux circonstances nationales, c?est la production locale, notamment la confection, qui subira, dans ce cas, les conséquences et le citoyen ne pourrait qu?en pâtir.