Le secrétaire général du FLN a affirmé, ce matin sur les ondes de la Chaîne III, qu?il a des contacts poussés avec Anouar Heddam et que les militants de l?ex-FIS qui n?ont pas les mains tachées de sang, pourront reprendre l?activité politique sous la bannière du FLN. C?est ce qu?a affirmé Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, sur les ondes de la Chaîne III, dont il a été l?invité ce matin pour évoquer les contours du combat du FLN pour la réussite du projet de la charte pour la réconciliation nationale. Celle-ci, une fois consolidée, permettra, selon l?orateur, aux anciens militants et cadres de l?ex-FIS de réinvestir la scène politique en troquant qamis contre costume à l?estampille FLN. Mais pour passer le portique du vieux parti, il faut faire partie, de l?avis de Belkhadem de «ceux qui n?ont pas versé dans la violence, de ceux qui étaient dans la légalité et ceux qui n?ont pas fait l?apologie du terrorisme». A tout ce beau monde, Belkhadem dira : «Les portes du FLN leur sont ouvertes, qu?ils soient ici ou ailleurs» sans, pour autant, confirmer ou infirmer s?il avait eu, auparavant, des contacts avec d?autres membres de la formation politique islamiste dissoute. L?orateur qui, à maintes reprises, lors de ses différents meetings, avait estimé que l?Algérie ne pourra jamais se construire dans la haine et la destruction, a, en revanche, levé toute équivoque au sujet des appréhensions affichées çà et là concernant l?amnistie fiscale, le retour des pieds-noirs et des harkis. Le secrétaire général du FLN a affiché un niet catégorique. «L?amnistie fiscale, il n?en est pas question. Le retour des pieds-noir, il n?en n?est pas question. Le retour des harkis, il n?en est pas question», a-t-il martelé sur un ton fort lui qui voit, en la réconciliation, l?unique solution pour le retour définitif de la paix en Algérie. Selon lui, le principe étant simple : «Ne pas déchirer la page mais la tourner pour permettre à nos enfants de ne pas hériter de cette tragédie», non sans s'enorgueillir qu?au sein du FLN «il n?y a pas un seul opposant au projet de la réconciliation nationale». Dans ce registre précis, Belkhadem rappelle que le FLN a, depuis 1992, prôné le dialogue et la réconciliation. «Un communiqué du bureau politique du FLN, à cette époque-là, mettait en garde contre les dérives d?aller vers la violence et un autre communiqué évoquait durant cette même période le respect de la souveraineté populaire.» Enfin, en réponse aux voix qui réclament à l?intérieur et à l?extérieur ce qui est appelé communément «la justice avant le pardon», Belkhadem a tout simplement dit que l?amnistie n?est pas nécessairement l?impunité. Mieux encore, il dira : «Les personnes ayant participé et commandité des meurtres, des attentats et des viols seront jugées et déférées devant des tribunaux.»