Regrets n Le football algérien est de nouveau dans la tourmente. Il se retrouve sous la menace de suspension de la Fifa si la FAF ne tient pas son assemblée générale le 22 décembre. Depuis Leipzig, où se tient, depuis hier et ce, jusqu?à aujourd?hui, la réunion du comité exécutif de la Fédération internationale de football association (FIFA) sous l?égide de son président, le Suisse Joseph Sepp Blatter, l?instance internationale du football ? l?équivalent de l?Organisation des Nations unies ? menace sérieusement de suspendre le football algérien. Un football qui est déjà lourdement sanctionné sur le plan sportif puisque son équipe nationale, à l?instar de ses autres sélections, est éliminée de toutes les compétitions internationales (Coupe du monde et CAN-2006). Pourquoi la Fifa menace-t-elle de suspendre notre pauvre sport roi ? Les raisons sont simples : la FAF est tenue de tenir son assemblée générale élective le 22 décembre prochain, comme cela était prévu, et selon ses propres règlements sinon elle sera suspendue le lendemain même ! Evidemment, les conséquences seront encore catastrophiques pour un football victime de la consanguinité de gestion de ses dirigeants, de ses performances très faibles dues à son incapacité de travailler convenablement et selon les normes admises et enfin des faiblesses des pouvoirs publics d?assurer la bonne politique et la bonne gouvernance du sport en général et de la discipline en particulier. Que propose le ministère de la Jeunesse et des Sports pour faire sortir le football et toutes les autres disciplines sportives de leur régression ? Une nouvelle loi, la 04-10, promulguée en 2004, et entre autres un décret, le 05-405 qui limite le mandat des présidents de fédérations à un seul mandat et augmente le nombre des représentants (experts) de la tutelle de 10 à 30 %. Il se trouve que ce décret tombe en contradiction avec les statuts de la Fifa qui interdit toute ingérence des pouvoirs publics dans la gestion de ses associations (les fédérations), mais le MJS ne semble pas l?entendre de cette oreille et veut à tout prix amener la FAF à appliquer la nouvelle loi. Ni les menaces de la Fifa, depuis plusieurs mois, ni le bras de fer engagé à distance entre la tutelle et la FAF n?ont infléchi la volonté de Yahia Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports, de vouloir venir à bout du football et de ? son président Mohamed Raouaroua pourtant refusant de briguer un second mandat. Cet autoritarisme que d?aucuns jugent mal placé et cette obsession têtue de faire soi-disant plier une discipline pour la sauver du chaos ne sont en fait que l?expression de la culture du chaos que nos responsables et dirigeants ont souvent prônée. Pourtant, les pouvoirs publics, premiers pourvoyeurs de fonds et détenteurs des infrastructures et autres moyens de pression, peuvent aisément contourner les choses et tenir le football en laisse par le bon bout : les finances. Contrôle de gestion, cahiers des charges, imposition, orientations et prescriptions sont autant de moyens pour l?Etat de gérer et de diriger le football à distance comme le font plusieurs pays à travers le monde. L?exemple saoudien est le plus édifiant à ce sujet et cela n?empêche pas cette nation d?être présente pour la quatrième fois consécutive à une coupe du monde. Sauf que les Saoudiens ne cultivent pas le chaos et la médiocratie comme les Algériens qui sont sur le point d?être renvoyés de l?école du football alors qu?ils étaient promis à un brillant avenir. Dos au mur, le MJS croit toujours à la crédibilité de l?Algérie du football dans le concert des nations et que la notoriété fictive et consommée depuis longtemps la sauverait d?une sanction aussi lourde et significative que l?exclusion.