Image n Placée sous le générique «Bledi in progress part 3», cette projection fait suite à la tenue d?un workshop d?un mois, initié par Katia Kaméli. A l?affiche de cette séance cinq films : El baloon de Abdelkader Ensaâd qui raconte la passion du foot par un jeune enfant ; Kohd et?roli wa chof de Amina Zoubir dont la scène se déroule dans un bus, la réalisatrice film les passagers et y jette l?émoi, car certains acceptent d?être filmés alors que d?autre réagissent mal devant la caméra ; Babel de Khaled Benaïssa met en scène un chauffeur de taxi qui sillonne le centre ville ; Les Baies d?Alger de Hacen Ferhani ; le Tombeau de la mémoire de Ghozlane Cherfeddine. Un regard personnel qui cristallise des expériences individuelles, un vécu quotidien et une réalité sociale propre à chacun. «L?idée d?un workshop m?est venue lorsque je me suis rendue à l?université de Ben Aknoun où j?ai pu constater le manque évident de matériel audiovisuel», dit Katia Kameli. Et d?ajouter : «Lors de cette visite, j?ai rencontré et parlé avec des étudiants qui se plaignent de la non-disponibilité de moyens pour réaliser des projets, et, des images véhiculées sur l?Algérie par les médias étrangers.» C?est donc de ces rencontres et discussions qu?a émergée l?idée d?un atelier destiné à l?attention des étudiants : son souci était de proposer un espace favorisant la discussion, l?échange et la confrontation des regards et des opinions ainsi que le dialogue dans sa diversité. C?est donner à chacun des participants à cet atelier la possibilité d?apporter son témoignage et son propre point de vue sur le vécu social, les réalités politiques ainsi que sur la mémoire, voire sur l?histoire. «Pour eux, c?est une possibilité de nous éclairer sur leur quotidien autrement», explique Katia Kameli. Pour nous, c?est l?occasion de comprendre mieux et dans un rapport différent de celui relayé par les médias, les réalités de l?Algérie.» Outre ce souci de faire ressortir des comportements nouveaux, d?apporter un regard neuf, objectif et réaliste, cet atelier cherchait à dispenser à ces jeunes étudiants un enseignement sur les techniques de réalisation dans le domaine de l?audiovisuel. Il les initie à des outils qui leur permettent de construire l?image. Car en ces temps où l?image devient le seul recours à la communication, où les nouvelles technologies facilitent la diffusion de l?image jusqu?à l?imposer à l?autre, il est bien indispensable de maîtriser cet enseignement et de se le réapproprier pour mieux se faire connaître. Katia Kameli, une Franco-Algérienne, diplômée des beaux-arts de Bourges, a été aidée lors de ce workshop par Stephane Broc et Myriam Ayçaguer.