Résumé de la 5e partie n Eliane a survécu, mais elle a toutes les peines du monde à convaincre les jurés de ses bons et loyaux services auprès de son «bourreau» et ce, malgré tous les témoignages en sa faveur. Les jurés peuvent également découvrir une ?uvre de Thérèse, un autoportrait, où elle s'est représentée en Lucifer. Puis son journal, puis son roman, Les Tribulations de la Girafe, où elle décrit la mort de sa compagne comme si elle décrivait la sienne. Eliane ajoute : «Elle m'a dit alors ?c'est toi qui écriras le dernier chapitre?.» Phrase aux allures de suspense, mais qui n'est pas si mystérieuse au fond. Et que l'on pourrait traduire par : «C'est toi qui finiras par me tuer, puisque je le veux.» Mais le témoin le plus important est la propre fille de Thérèse, qui reconnaît : «Eliane était prisonnière de ma mère, c'est aussi une victime.» Ainsi, tout le monde demande pitié pour la meurtrière. L'enfer, elle l'a déjà vécu. Il faut la rendre à la vie, la débarrasser de ce cauchemar. Les circonstances atténuantes sont si nombreuses, si indiscutables, si précises... «Je l'aimais, dit Eliane, j'avais juré de ne jamais la quitter. Je l'ai soignée envers et contre tout, y compris elle-même. J'étais là jour et nuit, je voulais l'aider et je me mettais en colère devant ceux qui la dénigraient. C'était une femme extraordinaire et même aujourd'hui, je ne regrette pas de l'avoir connue.» Mystère des histoires d'amours sulfureuses qui finissent souvent maI. Mystère de celle qui choisit d'être l?esclave, le larbin, d'admirer et d'aimer, aux limites du supportable, ce qui n'est ni admirable, ni amour, ni sérénité, ni échange mais torture. Mystère de celle qui a choisi son bourreau. Eliane doit répondre de la mort de ce bourreau. Même si le bourreau a téléguidé cette mort, ce qui est fort probable. Bien défendue, soutenue par tout un village, Eliane n'est pas une meurtrière ordinaire. Les jurés le reconnaissent en deux heures de temps : ils lui accordent toutes les circonstances atténuantes nécessaires. Trois ans de prison. Dont deux déjà accomplis. Eliane, à l'heure où paraît ce récit, a dû retrouver la liberté. «Pour repartir sur des bases saines», a-t-elle déclaré. Il lui reste un long travail de deuil à accomplir pour oublier cette pulsion qui a crispé son doigt sur la détente, par une nuit d'horreur et de confusion mentale. Pour oublier le Guépard, toutes dents et griffes dehors, qu'elle a croisé un jour sur sa route, dans la jungle des amours infernales.