Approche n Selon M. Djiar, ministre de la Communication, les pouvoirs publics ont une volonté réelle d'aplanir les problèmes et d'instaurer de nouvelles mœurs avec la presse. uel rôle et quel statut pour les médias en Algérie ? C'est pour répondre à cette question que le ministère de la Communication a organisé jeudi au Cercle national de l'armée à Beni Messous, un brain-storming animé par des spécialistes de Sonatrach pour proposer aux professionnels une réflexion commune sur le thème de la communication et développement. Ce brain-storming — remue méninges ou boîte à idées — consiste à rassembler un groupe de personnes activant dans la même branche, auxquelles on soumet un thème de réflexion et qu'on met en situation d'exprimer de manière totalement libre leurs idées, leurs pensées et leurs intuitions. Sa finalité : générer un maximum d'idées, de suggestions et de propositions concrètes que les managers ou les décideurs utiliseront comme repères à la planification et à la conduite de l'action. La méthode recourt à un animateur, appelé facilitateur ou modérateur, qui gère adroitement les débats et prend note des idées et suggestions émises. Ces dernières sont analysées, classées et approfondies. Pour le département dirigé par M Djiar, le procédé est utilisé pour diagnostiquer la situation actuelle du champ médiatique algérien et «régler les problèmes qui peuvent l'être dans l'immédiat en associant les professionnels du secteur». «Il y a une volonté d'aplanir les problèmes et d'instaurer de nouvelles mœurs dans les relations pouvoirs publics- presse», a déclaré le ministre dans son allocution d'ouverture des travaux. Parler franc, liberté du ton, sans rétention aucune, telle aura été l'atmosphère qui a régné dans ce conclave autour d'un consensus pour des actions mesurables, réalistes et atteignables. Les participants (journalistes, éditeurs, responsables diffusion et impression) des cinq ateliers ont, au terme de plusieurs heures de débats, conclu que l'avenir du secteur passe d'abord par des propositions qui peuvent, à terme, se traduire concrètement sur le terrain. L'accès facile à la source d'information, le déblocage du fonds d'aide à la presse, la dépénalisation du délit de presse avec l'abrogation de l'article 144 bis du Code pénal, le statut du journaliste, la convention collective avec ce qu'elle induit comme protection du métier, contrats de travail, salaires et déclaration à la sécurité sociale étaient entre autres les propositions retenues. Il était également question d'instaurer dans l'immédiat «la carte nationale de presse» et d'accélérer le perfectionnement et la formation des journalistes sans omettre, faut-il le préciser, la volonté d'aplanir les graves problèmes commerciaux auxquels sont confrontés les journaux dits «petits» et ayant trait aux dettes des imprimeries et les recouvrements des créances, véritable épée de Damoclès sur la tête de plusieurs journaux. Dans cette optique, il a été convenu de mettre en place un office de contrôle de la diffusion et d'accélérer le paiement des créances de l'Anep aux journaux concernés. En somme, rétablir l'équilibre toujours fragile de «la chaîne logistique». Il y va de la survie d'une multitude de titres et il y va de la liberté de la presse.