Campagne n L'opération a démarré sur un fond publicitaire et des discours attractifs vantant une Algérie qui devrait être séduisante, esthétiquement attirante et surtout propre. L'Etat a mobilisé les fonds nécessaires pour initier une opération qui devrait réussir à tout prix en incluant les institutions, le mouvement associatif et entreprises spécialisées. L'enjeu est de taille pour un projet nullement disproportionné par rapport aux objectifs assignés à l'opération. Actuellement, ce projet est à mi-chemin de sa réussite, car beaucoup de choses n'ont pas été entamées. Les pouvoirs publics annoncent de temps à autre que l'opération a généré des milliers d'emplois pour les jeunes chômeurs : plus de 30 000 postes saisonniers ont été créés, selon le dernier décompte, en juillet dernier. Le ministère de la Solidarité nationale projette, pour sa part, de créer 2 805 emplois durant les trois mois d'été dans le cadre du programme «Plages propres». Hormis la création d'emplois, l'opération «Blanche Algérie» a pour but d'embellir les villes algériennes, de ravaler les façades des immeubles devenus fades et vieillots, de décorer les espaces publics et d'édifier des jardins publics avec des espaces écologiques pour les riverains. Certains de ces projets sont certes réalisables, du moins à long terme, alors que d'autres piétinent. Les raisons sont imputées à la lenteur qui caractérise l'état de conduite des opérations. Visiblement, très peu de choses ont changé depuis le lancement de ces projets, même si les autorités se targuent d'avoir réalisé des prouesses dans la collecte des déchets, d'avoir mené à bien le nettoyage des plages et d'avoir assuré des activités récréatives pour les enfants. On n'en est encore qu'à mi-chemin de l'opération, qui vise des objectifs assez intéressants dont la création de microentreprises dans le domaine de l'environnement et de l'assainissement des cités délabrées. Le ramassage des ordures ménagères et la réhabilitation des espaces verts ont démarré depuis la signature de la convention de partenariat entre le ministère de l'Environnement et celui de la Solidarité nationale, en 2005. Pour une première lancée d'une Algérie belle et propre, cinq wilayas ont été choisies pour l'opération pilote (Alger, Oran, Annaba, Constantine et Tizi Ouzou). Au terme de ce partenariat, l'opération devrait s'étendre à d'autres régions au fur et à mesure de la réussite des premiers projets. Selon le ministère de la Solidarité nationale, 25 projets, qui ont déjà été agréés, concernent l'acquisition d'équipements de maintenance, d'assainissement et de nettoyage des immeubles (maintenance des ascenseurs, plomberie, gaz, électricité…). Par ailleurs, le programme «Blanche Algérie» insère le volet «santé publique» comme un moyen d'améliorer le cadre de vie des citoyens. Ainsi, la lutte contre les maladies infectieuses et à transmission hydrique est la priorité de l'opération. Cependant, aucun bilan n'a été fourni jusque-là par les autorités.