La rumeur d'un renversement de Musharraf, qui a lui-même pris le pouvoir en octobre 1999 lors d'un coup d'Etat, s'est répandue comme une traînée de poudre par téléphone et messages sur portables, dimanche, alors que le Pakistan était plongé dans le noir par une panne électrique. Quelques jours après un coup d'Etat en Thaïlande, la rumeur a été lancée par le black-out presque total que le Pakistan a connu dimanche à la mi-journée, la plus grosse panne électrique dans le pays depuis cinq ans. L'inquiétude est notamment née de l'écran noir des télévisions, privées de diffusion par la panne : l'interruption des programmes télé est une marque habituelle de coup d'Etat, qu'avait utilisée Musharraf lui-même en 1999. Pendant que les responsables officiels écartaient l'hypothèse d'un sabotage, des manifestations étaient organisées devant les bureaux de compagnies électriques publiques, notamment à Karachi, la plus grande ville du pays et la plus touchée par la panne. Pour le général Musharraf, se trouvant en visite aux Etats-Unis, «ces rumeurs sont une absurdité absolue, Dieu merci nous ne sommes pas une République bananière», a-t-il affirmé à la presse. Il a ajouté être «en parfaite santé».