Découverte n La littérature algérienne de graphie arabe suscite de plus en plus d'intérêt pour le lectorat italien. La traduction des romans d'auteurs algériens de l'arabe vers l'italien a été évoquée par l'universitaire (et traductrice) italienne Yolanda Guardi, initiatrice de cette opération, lors d'un café littéraire organisé hier après-midi dans le cadre du XIe Salon international du livre d'Alger. «J'ai toujours été intéressée par la littérature algérienne», a-t-elle dit, ajoutant que «l'Algérie est d'ailleurs mon sujet de lecture». Yolanda Guardi se passionne pour la littérature algérienne, d'où le souci de la faire connaître au lectorat italien. Et d'indiquer : «Souvent, ce sont des romans algériens de graphie française qui sont traduits vers l'italien, à l'exemple de Rachid Boudjedra ou Mohamed Magani, et rares sont les textes écrits en arabe.» Effectivement, une dizaine d'écrivains algériens, à l'exemple de Ahlam Mostaghanmi, de Abdelhamid Benhadouga, de Djilali Khellas et de Bachir Mefti, qui sont traduits, contre plus de cinquante livres écrits en français ; cela s'explique, selon l'intervenante, par le fait que le français est proche de l'italien, c'est-à-dire qu'il a une origine commune avec l'italien. Ce sont des langues latines, ce qui facilite la traduction, alors que l'arabe fait partie d'un autre registre, plus complexe et donc difficile à convertir en italien. Yolanda Guardi, qui traduit aussi bien des textes contemporains que des écrits classiques, reconnaît que la traduction de la littérature algérienne de graphie arabe connaît quelques difficultés. «Il faut trouver ce qu'il faut traduire, c'est-à-dire ce qui peut plaire aux lecteurs», a-t-elle dit, ajoutant que «les traducteurs privilégient les écrivains moyen-orientaux aux maghrébins». Par ailleurs, l'autre problème que rencontre la littérature algérienne, «c'est qu'il faut trouver un éditeur acceptant de publier le livre». «La plupart des traductions ont été réalisées par des petites maisons d'édition», a-t-elle souligné. Yolanda Guardi reconnaît que, outre l'édition, «le problème de diffusion se pose» et constitue un obstacle à la vulgarisation de la littérature arabe, notamment algérienne. «Traduire, c'est bien, mais encore faudrait-il que ce soit lu.» Et d'ajouter : «La littérature arabe reste une littérature de niche, à l'exception de Naguib Mahfouz.» Traduire des textes arabes relève d'une initiative individuelle. «C'est pour faire connaître la littérature arabe aux étudiants», jugeant que la traduction est un fait coûteux qui nécessite, de ce fait, l'engagement des pouvoirs publics, à savoir l'Etat.