Résumé de la 16e partie n Frida perd encore son bébé. Et elle apprend par un télégramme que sa mère est mourante ; elle doit rentrer au plus vite si elle veut la trouver vivante. Matilda meurt peu après. Nouveau choc pour Frida, qui va mettre plusieurs jours pour remonter la pente. Diego aussi traverse une phase critique, il est inquiet, amaigri.... Mais il reprend vie quand il apprend qu'on le demande à New York. Rockefeller, le milliardaire, lui fait une commande pour le Rockefeller Center de New York «J'y vais, dit-il sans hésiter à Frida. Tu m'accompagnes ?» La jeune femme hésite, puis elle finit par accepter : après tout, ce voyage l'aidera à sortir de son isolement. A New York, Diego peint avec passion la fresque L'homme au Croisement. Mais sa peinture n'est pas achevée qu'elle provoque un scandale. Rockefeller rage : «Qu'est-ce que ce rouge qui défigure le mur ?» Diego tente de se justifier, mais il n'a pas d'argument quand le magnat lui jette au nez : «Et ces portraits de Marx et Lénine ? — Ce sont des personnages importants de l'histoire contemporaine... — Des communistes, des bolcheviques ! Comment pouvez-vous faire figurer ces personnages honnis du monde libre sur les murs de mon centre ?» Diego veut rectifier le tir ; il fait cette proposition : «Et si on remplaçait Lénine par Lincoln ?» Lincoln est considéré comme l'un des plus grands présidents de l'Amérique, vainqueur des sécessionnistes, partisan de l'égalité raciale et de la démocratie. Diego propose également de rebaptiser la fresque L'homme, contrôleur de l'Univers. Mais Rockefeller refuse : «Je vous retire le projet !» Diego ose espérer que le magnat reviendra sur sa décision, mais dès le lendemain, on lui refuse l'entrée du chantier : des ouvriers munis de brosses et de seaux d'eau viennent effacer son œuvre ! Diego assiste, impuissant, à la destruction de sa fresque ; il n'abandonnera pas pour autant son idée puisqu'il la reprendra, l'année suivante, pour le palais présidentiel de Mexico. Mais pour lui, l'aventure américaine est terminée. Comme pour prendre sa revanche, Diego va travailler avec un artiste américain, Ben Shahn. Ensemble, ils réaliseront une grande fresque qu'ils dédieront aux ouvriers américains. Dans cette fresque, Diego passera d'un répertoire stylistique, emprunté à l'art précolombien du Mexique, à un style réaliste qui vise à frapper le public. «L'objectif de la peinture, disait-il, n'est pas de séduire par des figures et des symboles, mais d'éveiller le peuple, de lui faire prendre conscience de sa situation, de le pousser à lutter pour résoudre ses problèmes...» Cet objectif didactique et révolutionnaire se précisera dans les œuvres ultérieures de Rivera. (à suivre...)