L'Algérie a-t-elle trouvé la parade en commençant à confier la gestion de l'AEP à des sociétés étrangères ? La vétusté du réseau et son mauvais entretien provoquent une déperdition de près de 50% des volumes d'eau délivrés par les barrages, selon les autorités. Le gouvernement, qui prévoit la réhabilitation de 24 000 km de conduites sur les 65 000 km de réseau que compte le pays, n'a pas trouvé mieux que de faire appel au savoir-faire de sociétés internationales. Trois entreprises européennes ont été retenues récemment par l'Algérienne des eaux (ADE) pour le projet de gestion de la distribution d'eau potable et de l'assainissement d'Oran pour la région Ouest, Constantine et Annaba pour la région Est. Les résultats de la sélection ont été annoncés, récemment, à Alger, par l'ADE, à l'issue de l'opération d'ouverture des plis contenant leurs soumissions. Six entreprises européennes étaient en lice pour ce marché. La commission va maintenant trancher, dans un délai proche, en faveur de l'offre la moins disante, a indiqué le directeur adjoint de l'ADE, Mohamed Dadou. Après l'attribution du marché, une Société par actions (SPA) de droit algérien sera créée pour entamer les travaux, début 2007. Ce recours au savoir-faire étranger intervient, selon M. Terra, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, dans le cadre de la libéralisation de la gestion de l'eau. «On est dans l'ère de l'internationalisation et on a besoin de l'expérience étrangère pour mettre un terme au bricolage.» Selon lui, 30 wilayas seront concernées par un nouveau programme de régularisation. Le problème de raccordement illicite est aussi posé par M. Terra, qui a souligné qu'il existe deux types de fuite : «Les petites fuites invisibles vu la vétusté du réseau et le prélèvement illicite qui nous coûte très cher.»